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La longue route de Blerim jusqu’à LaSalle

Établi au Québec depuis le 2 novembre 2010, le parcours de Blerim Skoro, 41 ans, n’a vraiment rien d’ordinaire. Natif du Kosovo, dans l’ancienne Yougoslavie, Blerim étudiait pour devenir médecin lorsqu’à l’âge de 19 ans, il a été forcé de joindre le service militaire obligatoire.

Lorsque la guerre a éclaté avec la Croatie, Blerim a déserté l’armée yougoslave une première fois. Rattrapé et emprisonné dans une prison militaire, il a dû retourner à la guerre un peu plus tard et a de nouveau pris la fuite, cette fois avec succès, vers la Suisse, où il a obtenu un statut de réfugié de l’ambassade américaine.

Il a ensuite habité Brooklyn (New York) pendant une quinzaine d’années, où il a rencontré son épouse Susan et est devenu père de deux filles. Puis, l’homme a senti le besoin de retourner dans son pays natal, mais il a vite constaté que la corruption était omniprésente au Kosovo. Résultat: il a finalement choisi de s’établir au Québec, plus précisément à LaSalle.

Blerim vit un coup de foudre avec son pays d’accueil et est propriétaire de son entreprise. L’homme est comblé, d’autant plus que son épouse et ses filles Medina (13 ans) et Dafina (12 ans), devraient être en mesure de le rejoindre pour de bon d’ici la fête de Noël.

«Je suis retourné au Kosovo en 2008 et j’ai constaté que je n’avais aucun futur dans ce pays parce qu’il y a trop de corruption. J’ai choisi le Québec et le Canada parce que les droits humains sont respectés. Ce sera une belle qualité de vie pour ma famille car des gens de toutes les origines vivent paisiblement à LaSalle. J’habite la rue Baxter et je veux vivre ici très longtemps avec ma famille.»

Comment compare-t-il Montréal et New York ? «Je me sens 100% plus en sécurité à Montréal qu’à New York. J’ai décidé que le Canada serait mon second pays et j’ai hâte qu’un jour, mon rêve se réalise et que je devienne un citoyen canadien.»

La jeunesse de Blerim Skoro a basculé avec le déclenchement de la guerre. «Lorsque les conflits ont commencé, nous (les Albanais) avons perdu nos droits et nos écoles. Nous avions une entreprise, je travaillais avec mon père.»

Sa vie dans Brooklyn

Blerim Skoro s’est établi dans la région de Brooklyn, à New York, pendant une quinzaine d’années, entre 1994 et 2008. «C’est là que je me suis marié et mes deux filles sont nées à New York. Ma femme est d’origine albanaise mais elle est née aux États-Unis. Mes parents habitent les États-Unis, tout comme mes deux frères et ma sœur.»

Propriétaire de son entreprise

Malgré son parcours sinueux, Blerim Skoro parle plusieurs langues. «Aux États-Unis, j’ai décroché plusieurs certificats. Je peux communiquer en six langues: anglais, (un peu) français, albanais, allemand, turc et un peu de russe. J’adore discuter avec les gens.»

Depuis le 6 octobre dernier, Blerim Skoro est propriétaire de sa propre entreprise, le lave auto «1 LOTI», situé au 8969. rue Airlie, coin 75e Avenue. «C’est un de mes rêves qui se concrétise. Le Québec, et spécialement Montréal, m’ont permis d’avoir une entreprise bien à moi. J’ai choisi de l’appeler «1 Loti» car dans ma langue albanaise, Loti veut dire «une larme». Cela me rappelle tout ce que j’ai vécu au Kosovo avec la guerre. J’ai versé beaucoup de larmes avant d’avoir une vie heureuse à Montréal. J’ai cinq employés qui travaillent légalement. Ce lave-auto existe depuis 11 ans, mais j’ai réalisé plein de rénovations depuis que je suis propriétaire. Nous avons plusieurs spécialités: lavage extérieur et intérieur, lavage de moteur, traitement de cuir, shampooing pour plancher, cirage, polissage et autres. Je travaille sept jours par semaine. Aucun congé, pas de vacances.»

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