Para-athlétisme : Saint-Laurent Sélect, un modèle national
Johanna Pellus - TC Media
Fort de dix ans d’expérience, le volet para-athlétisme du club Saint-Laurent Sélect fait aujourd’hui office de modèle dans la province. Athlétisme Canada souhaite s’en inspirer pour développer ce parasport dans l’est du pays.
«On veut voir ce qu’ils font, explique le dépisteur en para-athlétisme pour l’est du Canada chez Athlétisme Canada, Yan Martin. Ils ont une structure qui est vraiment bien faite et le club est vraiment intégré depuis plusieurs années.»
En poste depuis juin, il rend régulièrement visite au club laurentien, dont il souhaite s’inspirer pour implanter le fonctionnement ailleurs.
«En ayant plus d’athlètes et de clubs, on pourrait avoir un réseau de compétition plus grand, notamment en intégrant le système scolaire», précise M. Martin.
Il aimerait qu’il y ait encore plus de catégories représentées, comme les athlètes non-voyants, qui ne sont que deux au Québec.
10 athlètes
«Dix ans qu’on est parti, mais on est parti avec un embryon… un embryon d’une petite fille de 12 ans, qui voulait faire de la course, qui voulait faire comme Chantal Petitclerc», se souvient l’entraîneur Richard Tétreault.
La petite fille a aujourd’hui 21 ans et performe. Sarah White a remporté le bronze au championnat canadien le mois dernier.
D’une para-athlète en 2006, le club est aujourd’hui passé à dix. M. Tétreault a voulu créer un environnement favorable pour que les personnes handicapées de partout s’associent à eux.
«Edvige Persechino [la présidente de Saint-Laurent Sélect] est vraiment une pionnière et on veut reproduire ce modèle-là à tous les clubs, explique l’entraîneur. Ce que nous avons commencé il y a 10 ans, on veut juste prouver que c’est simple.»
Des para-athlètes viennent du Grand Montréal et d’autres régions pour s’entraîner à Saint-Laurent. Les deux seuls autres clubs de la province à les accueillir sont situés à Québec et à Sherbrooke.
«On rencontre tout le temps de nouvelles personnes, ils vont nous aider à s’améliorer, on développe des techniques et de l’expérience», raconte le triathlonien François Alain, qui vient d’Abitibi.
Fauteuils
Le club prête des fauteuils de course aux nouveaux venus. Au fil du temps, il a accumulé des dons de para-athlètes célèbres, comme un fauteuil de Chantal Petitclerc et un rouleau d’André Viger. Les rouleaux sont utilisés pour s’entraîner de manière stationnaire en intérieur, pendant l’hiver.
Avec le temps, ils ont formé une petite équipe aux compétences complémentaires. Richard Tétreault, kinésiologue, s’occupe de l’entraînement avec l’ancien athlète Daniel Normandin. Un de leurs athlètes, Alexandre Dupont, fabrique les rouleaux dans son atelier, en plus d’ajuster les sièges de chacun.
«Chaque athlète est une étude de cas, explique M. Tétreault, et tout le groupe trouve des solutions pour qu’ils pratiquent.»
Deux fois par semaine, pendant la belle saison, ils s’entraînent sur la piste Ben-Leduc, du parc Marcel-Laurin. Ils doivent néanmoins faire avec les nombreux flâneurs et les équipes de soccer, qui traversent souvent la piste sans regarder, alors que les hommes peuvent atteindre 30 km/h en fauteuil de course.
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