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Incursion dans la première et la plus grande mosquée du Québec

La deuxième et dernière phase d'agrandissement du Centre Islamique du Québec sera complétée en juin. Photo: Collaboration spéciale

Depuis deux ans le Centre Islamique du Québec est un réel chantier de construction. Au mois de juin, quand les travaux d’agrandissement seront terminés, la plus vieille mosquée du Québec deviendra aussi la plus grande.

Située sur le chemin Laval, le Centre Islamique du Québec (ICQ) est le premier endroit où les musulmans issus de la première grande vague d’immigration arabe se sont rendus pour prier. Les responsables du lieu de culte ont ouvert leur porte à TC Media.

Une population grandissante
Le nombre de musulmans qui habitent l’arrondissement a plus que doublé entre 2006 et 2011; le dernier recensement révèle que près de 20 000 résidents du secteur se déclarent musulmans.

Une communauté aussi imposante exige donc qu’un lieu de culte comme le ICQ se renouvelle sans cesse. C’est pourquoi, dans la dernière décennie, la mosquée a enclenché à deux reprises de majeurs travaux de rénovation et d’agrandissement. En juin prochain, la première mosquée du Québec pourra accueillir 2200 prieurs, de nouvelles places que la communauté attend avec impatience.

Les débuts
L’imposant bâtiment de briques jaunes, qui a aujourd’hui pignon sur rue dans le quartier Norvick, n’a plus rien à voir avec la mosquée d’origine.

Au départ, elle n’était en fait qu’une petite maison située sur le chemin Laval, où les rares musulmans se réunissaient à l’heure de la prière.

Quelques années plus tard, la communauté indo-pakistanaise fait l’acquisition de la maison et entreprend de la métamorphoser.

En 1964, le premier minaret se dresse aux côtés des clochers, depuis démoli pour faire plus de place.
La sobriété du lieu de culte demeure, mais son imposante taille fait désormais d’elle la plus grande mosquée du Québec.

Une incursion dans la « mosquée-mère »

Au sous-sol, se trouve l’entrée des femmes. Après s’être lavé mains, pieds et visage, les femmes se dirigent vers leur salle de prière privée.

Les hommes, eux, prient dans une salle plus spacieuse située au deuxième étage.
Sur le chemin qui sépare la salle des femmes et des hommes, se trouve un service que peu de mosquées détiennent, le service funéraire.

«Du côté sunnite, elle est la mosquée la plus importante puisqu’elle a l’autorité des services funéraires. C’est elle qui gère le cimetière islamique de Laval», explique Frédéric Castel, chargé de cours au département de science des religions de l’UQAM.

C’est au sous-sol du ICQ que les corps sont lavés, habillés et exposés pour la famille avant d’être transportés au cimetière.

Cette mosquée est toujours bondée puisqu’elle offre tous les services qu’une mosquée puisse offrir: une école de langues arabes, une bibliothèque, une boutique, sans compter les cérémonies de mariage. «Le nombre de services qu’offre une mosquée démontre son niveau d’importance. En ce sens, le ICQ est au sommet», renchérit M. Castel.

Un imam singulier
L’imam Syed Fida Bukhari, qui connaissait le Coran par cœur à 9 ans, prêche dans cette mosquée depuis le début des années 90. Il était alors l’un des plus jeunes imams à se retrouver à la tête d’une mosquée.

«Aujourd’hui, c’est un des plus grands, il est réputé pour ses connaissances. Son rayonnement dépasse définitivement sa mosquée », explique M. Castel.

L’imam Salam Elmenyawi, président du conseil Musulman de Montréal, abonde dans le même sens, «il a rapidement compris la société québécoise. Ouvert d’esprit, c’est lui qui doit conseiller les musulmans et il est très bon pour le faire».

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