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Compte à rebours pour les familles de la rue May

Photo: Archives TC Media

Le décompte est amorcé pour Thérèse Lemay et les familles de la rue May. Dans moins d’un an, les bulldozers raseront leur domicile pour faire place au nouveau pont Champlain. D’ici là, tristesse et résignation sont au menu pour les résidents du secteur.

Au total, c’est 16 familles qui seront déplacées en raison du chantier majeur de la contruction du nouveau pont. Parmi elles, 15 ont déjà signé l’offre d’achat du fédéral.

La rue May est dans la trajectoire du nouveau pont, et l’élargissement de l’emprise de l’autoroute 15 exige la démolition de cet ensemble de maisons toutes semblables à balcon, colonnes et corniches d’inspiration victorienne.

Seule Mme Lemay résiste, mais tôt ou tard, elle devra signer et déménager.

Une maison remplie d’histoire
Rencontrée par Le Messager, un dimanche sombre et pluvieux, le 30 novembre, Thérèse Lemay a de la difficulté à retenir ses larmes lorsqu’on lui parle de la destruction prochaine de sa maison.

«Aucune compensation ne peut remplacer ma maison», tranche-t-elle.

Mme Lemay et son mari Jacques Labre habitent depuis 33 ans un cottage du 314 rue May qu’ils ont rénové au prix d’efforts considérables. C’est ici qu’ils ont élevé leur famille.

«Mon mari a survécu à deux cancers, un cancer de la prostate et un deuxième de la gorge, qui explique sa trachéotomie», confie la retraitée, visiblement épuisée.

Le couple qui devra quitter les lieux en décembre 2015, n’a pas encore signé la proposition.

Combattante
Combative malgré sa santé fragile, Mme Lemay affirme «qu’elle n’a plus l’énergie d’il y a 12 ans ».

À l’époque, elle s’est battue pour éviter une expropriation lors de l’aménagement d’une sortie de l’autoroute 10 dans Verdun.

Après avoir mené un combat de tous les instants, Madame Lemay avait aussi obtenu un aménagement paysager afin de cacher le mur de l’autoroute tout en s’assurant d’un éclairage nocturne sécuritaire de la rue sous la responsabilité de la Société des Ponts Jacques-Cartier et Champlain.

Jacques Labre et son épouse Thérèse Lemay ont tous deux travaillé pendant de longues années au Manoir de Verdun dès son ouverture en 1970. Ébranlé par le choix du tracé et l’obligation de vendre leur propriété, le couple a consulté la famille et les experts, dont le maire Jean-François Parenteau, ex-courtier immobilier.

Un deuil à vivre
«Je les ai accompagné dans le processus de négociation», confie le maire de Verdun, Jean-François Parenteau.

Celui-ci aimerait bien leur dire, «on va déménager votre maison», mais il doit se rendre à l’évidence qu’il faudrait déplacer les maisons deux par deux en raison du mode de construction de l’époque. «Ils ont un deuil à vivre et ce n’est pas facile», conclut le maire Parenteau.

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