La Fête nationale en voie d’extinction dans Villeray

Les résidents de l’arrondissement devront peut-être trouver un autre endroit que la rue de Castelnau pour célébrer la Saint-Jean-Baptiste. La tenue de cette Fête nationale de quartier, l’une des plus importantes de la métropole, pourrait être annulée cette année, faute de financement.

La météo des précédentes années a eu un impact sur les revenus. Avec la pluie, l’achalandage est en baisse, tout comme les profits générés par la vente de bière, qui correspond au tiers des revenus de la fête.

«En 2014, nous avons épongé un déficit de plusieurs milliers de dollars qui a grugé tous nos surplus. Ceux-ci n’ont même pas suffi à payer toutes les factures. Nous n’avons plus de coussin. Nous avons besoin d’aide», lance Alain Bourgeois, membre du Comité des fêtes de Villeray, qui chapeaute l’événement.

«Nous portons cette Saint-Jean-Baptiste à bout de bras. Nous partons de zéro chaque année. Nous devons amasser 60 000 $ pour que la fête puisse avoir lieu cet été. En siphonnant tous les commerçants, nous récoltons environ 30 000 $, en commandite. Si la vente de bières n’est pas au rendez-vous, nous n’avons personne pour nous aider dans le paiement des factures. Nous ne pouvons pas prendre le risque d’être à nouveau déficitaires et de payer de notre poche personnelle», ajoute Charles Ugo Boucher, également membre du Comité des fêtes de Villeray.

Si le comité ne trouve pas d’autres sources financières ou de nouveaux partenaires, la fête n’aura pas lieu. «Il y a urgence. Nous devons prendre une décision maintenant. Sans argent et sans support, nous devrons malheureusement tout arrêter», s’attriste M. Boucher.

Au cours des cinq dernières années, la Fête nationale de Villeray a été cataloguée comme la deuxième plus grande fête de quartier à Montréal par le Mouvement nationale des Québécoises et Québécois et accueille en moyenne 50 000 personnes en deux jours, souligne M. Boucher.

Manque de soutien
Pour assurer le retour de la Fête nationale dans Villeray, le comité espère, dans un premier temps, avoir davantage de soutien de la part de l’arrondissement et des entrepreneurs.

«L’arrondissement ne nous octroie aucun financement. Les élus nous donnent de l’argent à partir de leur budget discrétionnaire, mais ça ne représente que 2% de nos revenus. Nous avons besoin de plus de fonds de la part de l’arrondissement. Sinon, nous aimerions obtenir l’engagement de l’arrondissement ou de certains entrepreneurs qu’ils nous aideraient à payer nos factures si nous sommes déficitaires», indique M. Boucher.

«Les commerçants traversent une période difficile en ce moment. Je ne crois pas qu’ils pourront nous donner autant que par les années passées en commandite, d’où l’importance de trouver d’autres sources de financement et de support», poursuit M. Bourgois.

Le comité espère également obtenir de l’aide de la part des fonctionnaires de l’arrondissement pour l’organisation de la Fête.

«Nous avons besoin d’aide des employés dans le montage et démontage du site. S’il n’est pas possible de libérer des gens, est-ce possible de nous donner de l’argent pour qu’on puisse engager des citoyens pour nous aider? La fête se termine vers 3h et nous ne sommes que trois pour tout remballer avant 7h, lors de la réouverture de la rue de Castelnau. Nous avons vraiment besoin d’aide», laisse savoir M. Boucher.

L’arrondissement contribue à la fête à hauteur de 15 000$, ce qui comprend les subventions de la mairesse Anie Samson et de la conseillère de Villeray Elsie Lefebvre en plus de soutien technique.

«Nous ne possédons pas de budget pour des spectacles de cette envergure, c’est pourquoi nous aidons par du soutien technique, pour la fermeture de rues, les barricades et le nettoyage, par exemple», laisse savoir l’arrondissement.