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Web: les journalistes devraient être plus prudents

Alors que la Maison-Blanche tente de justifier la surveillance de certains médias aux États-Unis, des voix s’élèvent pour réclamer l’application de nouvelles méthodes dans la protection des sources journalistiques.

La confidentialité des sources est considérée comme sacro-sainte par les reporters, et elle demeure essentielle à leur sécurité, leur réputation et leur aptitude à agir comme chien de garde de la démocratie.

Les journalistes tardent toutefois à se mettre à jour en ce qui a trait à la protection de leurs sources, et à plus forte raison dans un contexte où les échanges électroniques sont devenus incontournables.

Tous les sites internet visités, les appels logés et même la localisation de l’appareil téléphonique constituent des données qui sont enregistrées à quelque part, souligne le professeur de journalisme informatique à l’université Columbia Jonathan Stray.

Ce genre de contraintes influence directement le genre d’articles que peuvent rédiger ou non les journalistes, a-t-il poursuivi.

Le mois dernier, l’Associated Press a fait savoir que le ministère de la Justice avait saisi certains de ses relevés téléphoniques pour tenter d’identifier l’une de ses sources. Un reporter de Fox News a lui aussi fait l’objet d’une enquête après avoir publié, en 2009, un article concernant la Corée du Nord, dans lequel il avait cité une source au sein de l’administration Obama.

Et rien n’a changé depuis, estime Christopher Soghoian, un employé de l’association américaine de défense des libertés civiles (ACLU).

Les reporters qui travaillent sur des sujets sensibles, dont la sécurité nationale, sont plus susceptibles d’être sous la loupe des autorités, a-t-il indiqué. Or, ce sont bien souvent des journalistes qui ne sont pas forcément les plus grands adeptes de nouvelles technologies de sécurité, comme le cryptage des courriels.

«Ils sont souvent plus âgés et ont passé des années à bâtir leurs sources. Il faut un peu de temps pour leur apprendre ce genre de nouvelles technologies», a mentionné M. Soghoian.

Les formations à cet égard sont rares. L’organisation Reporters Sans Frontières est l’une d’entre elles, et a commencé à offrir des ateliers aux étudiants en journalisme un peu partout à travers le monde, afin de les aider à renforcer leurs méthodes de sécurité.

«Nous serons à Columbia pour la troisième année consécutive parce que personne d’autre n’a les connaissances alliant journaliste et technologie. Le plus aberrant est de constater que malgré l’accumulation de scandales, les habitudes des journalistes ne changent pas», a souligné Delphine Halgand, directrice de la branche américaine de RSF.

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