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Comment le copilote de l’A320 a-t-il pu s’enfermer dans le cockpit?

Photo: Getty Images/iStockphoto
Maud Vallereau - metronews.fr

Un copilote enfermé dans le cockpit, un commandant de bord essayant d’enfoncer la porte. La boîte noire retrouvée sur le site du crash de l’A320 de la Germanwings a parlé, dessinant cet incroyable scénario résumé par le procureur de Marseille, Brice Robin, jeudi matin: « Il a sûrement refusé d’ouvrir la porte de la cabine au commandant de bord, il a actionné le bouton « perte d’altitude ». Nous pouvons l’analyser comme une volonté de détruire cet avion ».

Un rebondissement qui soulève nombre d’interrogations, à commencer par celle du système de fonctionnement du cockpit. Comment un copilote a-t-il pu s’enfermer seul dans la cabine de pilotage? « Si l’un des pilotes sort, pour aller aux toilettes par exemple, la porte se ferme derrière lui et se verrouille automatiquement », nous explique James Lesieur, ancien pilote d’Air France. Un système de sécurité mis en place par certaines compagnies depuis la prise d’otages de l’Airbus Alger-Paris à Marseille, en 1994, et généralisé depuis les attentats du 11-Septembre. « La porte est blindée, même en l’enfonçant ou en tirant avec une arme dessus, on ne peut l’ouvrir ».

« On ne se suicide pas avec 150 personnes »
Personne ne peut donc entrer, exceptions faites des pilotes et du personnel navigant. « Car lorsque l’un ou l’un des pilotes ne répond pas dans l’interphone relié au cockpit, nous avons un code d’urgence qui permet de déverrouiller la porte. En cas de malaise d’un pilote ou autres, détaille à Metronews Corinne* chef de cabine navigant sur des Airbus A320. Mais même dans ce cas, le pilote qui se trouve à l’intérieur a la possibilité d’en bloquer l’ouverture en appuyant sur le bouton ‘deny‘ ». En d’autres termes, « s’il veut vraiment s’enfermer à l’intérieur, il en a la possibilité », résume la chef de cabine. Une procédure de sécurité censée éviter l’intrusion d’une personne mal intentionnée mais qui semble aujourd’hui avoir servi au copilote Andreas Lubitz pour détruire l’avion.

Les enquêteurs devront désormais déterminer s’il s’agit d’un attentat ou d’un suicide. « Il n’y a aucun élément qui milite en faveur d’un acte terroriste, a commenté le procureur de la République. Mais d’habitude, quand on se suicide, on se suicide tout seul. On ne le fait pas avec 150 personnes derrière ». Quid du suivi des pilotes ? « Il y a une batterie de tests psychologiques à l’embauche mais au cours de la carrière, il n’y a plus d’encéphalogramme des comportements, nous précise l’ancien pilote d’Air France. Nous avons une batterie de contrôles habituels pour dresser notre bilan médical mais rien au niveau psychologique ».

*Le prénom a été changé

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