Affaire Khadr: la loi ou la haine?

Omar Khadr speaks to the media outside his new home after being granted bail in Edmonton on Thursday, May 7, 2015. THE CANADIAN PRESS/Nathan Denette Photo: Nathan Denette/The Canadian Press

Dans l’affaire Omar Khadr, ce qui choque l’observateur ce sont la petitesse et l’iniquité flagrante du gouvernement conservateur de Stephen Harper vis-à-vis d’un «enfant soldat». La honte!

«Harpeur» a beau s’acharner sur le citoyen Khadr, mais la justice a fini par trancher. La Cour d’appel de l’Alberta l’a libéré sous caution. Au lieu d’acquiescer à ce verdict, le gouvernement conservateur a démontré son vrai visage mesquin.

Pourtant, sans l’acharnement du gouvernement de Stephen Harper, Omar Khadr aurait dû rentrer au pays il y a bien longtemps, à l’image des autres pays occidentaux qui se sont battus pour rapatrier leurs citoyens emprisonnés à Guantanamo. C’était déjà un scandale que le dernier prisonnier occidental de Guantanamo soit Canadien!

Oui, le peuple a le droit d’exprimer ses craintes publiquement et de vouloir comprendre comment un combattant au sein d’un groupe terroriste peut ainsi échapper à sa sentence. Toutefois, un gouvernement d’une démocratie libérale se doit d’apaiser les craintes au lieu de déployer toutes ses énergies dans une campagne acharnée de «grugeage» de vote.

Justement, depuis longtemps, la communauté internationale a réglé une fois pour toute la question des enfants soldats. Et Omar Khadr répond parfaitement à cette description. D’ailleurs, l’ONU via l’UNICEF milite pour la défense des enfants soldats. Elle a ainsi mis en place des programmes d’aide pour faciliter non seulement leur retrait, mais aussi leur démobilisation et leur réinsertion pour leur trouver une alternative viable à la vie militaire. Cela signifie leur donner accès à l’enseignement, à une formation professionnelle, à un emploi, etc.

Malheureusement, au lieu de venir en aide à l’un de ses citoyens, l’acharnement du gouvernement conservateur sur le cas Khadr est irresponsable et risque à terme d’ostraciser encore et encore les musulmans du pays, en plus de légitimer davantage l’hypothèse selon laquelle un musulman est un citoyen de seconde zone.

Cette vision manichéenne de la loi et l’ordre des conservateurs est une aberration. Leur réduction du monde en deux blocs distincts avec d’un côté les bons, et de l’autre les méchants, est crétinisante. Dans le réel, les crises et les guerres qui secouent notre planète sont plus complexes et compliquées que ne veuille l’admettre Stephen Harper.

À Ottawa, comme au Québec, qui est de plus en plus contaminé par ces thèses conservatrices, on note cette manie tendancieuse de plus en plus grandissante de certains politiciens qui sont pour la démocratie libérale, jusqu’au jour où elle profite aux musulmans. Dans ces cas-là, ils sont prêts à sabrer les libertés individuelles. Mais dans quel pays vivons-nous?

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