Pêche durable: les supermarchés progressent, mais…

Fidèle à sa tradition des cinq dernières années, Greenpeace Canada a publié dernièrement son rapport établissant un classement entre les grands détaillants canadiens en matière d’approvisionnement en aliments de la mer durables. Loblaw continue sa progression et arrive cette année encore au deuxième rang, un point derrière Safeway. Tous deux obtiennent une cote verte. Loblaw est l’entreprise la plus dynamique pour ce qui est de la mise en œuvre de ses politiques.

Pour sa part, Metro est troisième, avec une note de 67%. L’entreprise a été félicitée pour sa «mise en œuvre approfondie, ciblée et assidue de sa politique des aliments de la mer durables» et pour son soutien à la création de réserves marines dans une nouvelle édition de sa politique. Walmart Canada a aussi fait de même dans la dernière version de sa politique et se classe au 5e rang.

Sobeys, qui détient au Québec les bannières IGA, Marché Tradition et Rachelle-Béry, s’est quant à elle classée au 6e rang. Malgré sa progression lente, Greenpeace souligne que l’entreprise est en «période de transition qui pourrait favoriser la mise en place d’un processus d’approvisionnement durable en matière d’aliments de la mer».

Les politiques d’approvisionnement durable lancées ces dernières années par les détaillants canadiens portent ses fruits puisque la majorité des entreprises ont vu leur score s’améliorer par rapport au dernier classement. En comparaison, lors du premier classement en 2009, Loblaw se classait au premier rang, mais avec une note de 24%, contre 73% aujourd’hui. Sobeys obtenait 11%, Walmart 10% et Metro 1%.

De nettes progressions pour tous donc, à l’exception de Costco, qui a reculé par rapport au dernier classement de Greenpeace et qui, avec son maigre 38%, ne parvient toujours pas à atteindre la note de passage à cause notamment d’un manque de transparence en matière de politiques et de pratiques d’achat de produits de la mer.

L’autre détaillant qui a vu son score diminuer est Overwaitea Food Group qui passe du premier rang en 2012, au 4e rang cette année avec une note de 61%, ce qui préoccupe l’organisme environnemental.

Malgré ses belles avancées, Greenpeace Canada souhaite voir les entreprises agroalimentaires «passer à la prochaine étape et appuyer la création de sanctuaires marins».

«Certains détaillants appuient des initiatives de conservation élargies, mais aucun n’a vraiment pris de mesures concrètes, affirme Charles Latimer, responsable de la campagne océans de Greenpeace Canada, par voie de communiqué. Pour commencer, ils pourraient s’engager de façon ferme à ne pas s’approvisionner dans des sanctuaires marins proposés ou existants.»

Greenpeace Canada déplore aussi que deux produits très populaires dans les épiceries proviennent encore de sources non durables: le saumon d’élevage et le thon en boîte. Toutes les entreprises évaluées continuent en effet de vendre du saumon d’élevage de l’Atlantique malgré sa présence depuis plusieurs années sur la liste rouge de Greenpeace. Au niveau du thon en boîte, malgré des progrès pour les marques maison de Loblaw et Metro notamment, la plus grande partie du thon en boîte offert dans les supermarchés provient de pêcheries non durables.

Pour en savoir plus sur le classement du thon durable
Pour en savoir plus sur la liste rouge