Patience, Monsieur Saputo

Un peu plus d’un an après avoir convoqué une table ronde médiatique pour exprimer sa déception quant aux performances de l’Impact aux guichets, Joey Saputo a récidivé vendredi dernier, cette fois en entrevue avec le vénérable collègue Pierre Durocher.

Rien de plus normal, selon moi, que de voir un propriétaire et président se démener pour son club. Le contraire serait d’ailleurs fort inquiétant. Cependant ce stratagème m’apparaît non seulement redondant, mais contre-productif : remettre en question la fidélité de sa clientèle est un jeu dangereux.

Si l’Impact fait rêver en ce début d’année, le premier coup de gueule de M. Saputo arrivait seulement quelques mois après la pire saison de l’histoire du club, toutes ligues confondues. En 2014, l’Impact avait tout de même maintenu une moyenne de 17 421 spectateurs, en dépit du fait que, sous la gouverne de Frank Klopas, on avait bien peu à se mettre sous la dent. Une moyenne de 17 421, ce n’est pas un succès comptable, on en conviendra, mais, compte tenu des circonstances, ça laissait entrevoir de solides bases en termes de fidélité.

Pour le reste, on peut très certainement arguer que l’embauche de Klopas a été une énorme bourde non seulement sur le plan sportif, mais aussi sur le plan institutionnel au sens large. L’Impact la paie d’ailleurs encore cash (littéralement) en date d’aujourd’hui. Une petite gêne serait donc de mise quand vient le temps de ventiler ses frustrations envers les assistances et, par la bande, le public.

Je tweetais récemment que les supporters de bon nombre de clubs MLS rêvent d’avoir un propriétaire aussi passionné et centré sur l’excellence que Joey Saputo. Son engagement, personnel et financier, est tout à fait exceptionnel, et il est compréhensible que parfois les choses n’avancent pas au rythme qu’il souhaite. Contrairement aux grands marchés européens, qui tirent la majeure partie de leurs revenus des juteux contrats de diffusion télé, en MLS ce sont encore les ventes aux guichets qui assurent la prospérité des clubs.

Avouons que c’est bien la première fois depuis l’entrée de l’Impact en MLS qu’on a finalement une sensation de stabilité au sein du projet sportif et d’identité dans le jeu déployé. Difficile de trouver plus vendeur, surtout quand cette identité a une saveur aussi locale.

Je vous dis donc «patience!», Monsieur Saputo, votre institution est sur la bonne voie, et les masses de fidèles ne sauraient tarder!

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