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Femmes et métiers non traditionnels: «suspension»

Lia Lévesque - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Le programme «Chapeau, les filles!», qui vise à intéresser les jeunes femmes aux sciences, à la formation professionnelle et technique ainsi qu’aux métiers non traditionnels, est la dernière victime du couperet gouvernemental.

Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a confirmé mardi l’information voulant qu’une partie du programme serait annulée cette année. «Nous ne pourrons pas reconduire les concours régionaux, mais on s’engage à ce qu’il y ait un concours national», a-t-il affirmé à Québec.

Pour le ministre, il ne s’agit toutefois pas d’une compression, mais d’une «suspension» d’une année, due au fait que les directions régionales qui organisaient les concours régionaux ont été abolies. Le ministère espère trouver d’autres partenaires pour les concours régionaux l’an prochain, a expliqué son attachée de presse, Yasmine Abdelfadel.

Le ministre Bolduc a soutenu qu’il tenait tout de même à ce que les jeunes femmes s’engagent dans les métiers non traditionnels, la formation professionnelle au secondaire et la formation technique.

C’est la CSN qui avait fait état de cette rumeur, en avant-midi, après qu’une enseignante syndiquée à la CSN et qui désirait faire parvenir des candidatures de jeunes femmes au concours se soit fait répondre que l’édition 2015 n’aurait pas lieu.

En questionnant le ministre Bolduc à ce sujet en après-midi, la députée péquiste d’Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, porte-parole pour ces dossiers, a qualifié le geste d’«économie de bout de chandelle». Elle a souligné le fait que le programme ne coûtait que 64 000 $.

Du côté syndical, on se montre perplexe face aux déclarations du ministre. En entrevue, la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, responsable des dossiers de condition féminine, a exprimé son scepticisme. «Les lauréates qui sont référées au concours national ont toutes gagné dans les concours régionaux, alors s’il n’y a pas de concours régionaux, comment on va faire le choix de ces candidatures-là?» se demande Mme De Sève.

«Actuellement, on n’a aucune indication, à part de la parole du ministre aujourd’hui en Chambre parce qu’il a été questionné. Dans les faits, quand on appelle au ministère, personne n’est au courant, personne n’a l’information. Quand on a des enseignants qui sont habitués d’envoyer des candidatures d’étudiants et qui veulent faire les démarches, ils se font dire ‘ben non, il n’y a pas de concours cette année’. On ne sait pas comment ça va se passer», ajoute Mme De Sève.

La représentante de la CSN défend ce programme, fort utile selon elle. «C’est un concours peu cher et qui a un rayonnement extraordinaire» auprès des femmes, selon elle.

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