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Projets d’expansion pour la pédiatrie sociale

Photo: Métro

Le Dr Gilles Julien a de grands projets. Le plus récent plan stratégique de sa fondation prévoit l’ouverture de plusieurs cliniques de pédiatrie sociale d’ici cinq ans pour en atteindre une cinquantaine dans les milieux les plus pauvres du Québec.

Il espère que les deux chaires de recherche en pédiatrie sociale annoncées jeudi par l’Université de Montréal et l’Université McGill viendront appuyer ses projets en prouvant que son modèle fonctionne.

Vous pratiquez la pédiatrie sociale auprès de 2500 enfants dans vos deux cliniques d’Hochelaga-Maisonneuve et de Côte-des-Neiges. En quoi cela consiste-t-il?
Plusieurs enfants de milieux défavorisés vivent de la violence, de l’exclusion, de la sous-stimulation, de la faim. Tout ça crée une problématique qui a une influence sur leur santé. À l’aide d’une équipe multidisciplinaire incluant notamment des travailleurs sociaux, des avocats, des bénévoles et des membres de la famille, on évalue ses besoins globaux et on fait un plan d’action. Ce qu’on va lui offrir, ce ne sera pas juste un médicament. Par exemple, s’il a une hyperactivité, on va aussi lui donner du soutien à l’école et des thérapies du comportement qui vont créer un environnement favorable à son succès.

Qu’est-ce que ces nouvelles chaires de recherche, intitulées la Chaire Dr Julien/Fondation Marcelle et Jean Coutu à l’Université de Montréal et la Chaire Nicolas Steinmetz – Gilles Julien à l’Université McGill, vont permettre de faire avancer?
Sur le terrain, on voit les enfants progresser d’un mois à l’autre. Il reste toutefois à le démontrer de manière scientifique. Des observateurs vont documenter les résultats auprès des patients défavorisés dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Ils vont évaluer les coûts et les bénéfices reliés à cette pratique. On espère avoir des résultats concluants d’ici cinq ans. C’est nécessaire pour étendre la pédiatrie sociale. Mais déjà, que deux grandes universités rivales fassent de la recherche ensemble pour assurer la pérennité de la pédiatrie sociale, c’est du jamais vu. La crédibilité que ça m’amène est énorme. C’est dur pour un gouvernement du prendre ça comme une anecdote.

Quels sont vos besoins pour étendre la pédiatrie sociale?
Il faut aider les nouveaux centres faisant partie du mouvement – il y en a une quinzaine actuellement au Québec – et qui démarrent à bout de bras dans les communautés. Ils ont besoin de financement de base du gouvernement, de la population et de grands donateurs. Dans son discours inaugural, Philippe Couillard a dit qu’il voulait soutenir le développement d’un réseau de pédiatrie sociale au Québec à partir de 2016. On espère une annonce prochainement.

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