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Jean Pascal revient pour «mettre du piquant»

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne
Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Jean Pascal souhaite «mettre du piquant» dans la boxe québécoise, qu’il trouve terne depuis un certain temps. D’où son retour sur le ring, quelque 11 mois après un cuisant revers face à Sergey Kovalev.

«Peut-être que c’est un cycle, peut-être qu’il y a plusieurs facteurs, comme le manque d’opposition de certains champions, a-t-il dit, une flèche à peine voilée à Adonis Stevenson, détenteur de la ceinture du World Boxing Council.

«Quand Lucian Bute était champion, il avait de bons adversaires. Quand Éric Lucas était champion, il avait de bons adversaires. Joachim Alcine la même chose. Moi, j’ai affronté des grands noms comme Bernard Hopkins. Quand tu es habitué de te faire servir du filet mignon et qu’ensuite on te donne un petit steak angus, on voit la différence.»

Le combat face à Kovalev a été difficile, physiquement et mentalement, a admis le pugiliste de 34 ans lors d’une conférence de presse mercredi. C’est pourquoi il était primordial pour lui, après avoir renouvelé son entente avec InterBox, de combattre avant la fin de l’année. Antonin Décarie, le président d’InterBox, ne demandait pas mieux que d’acquiescer à sa demande.

«Ça fait longtemps qu’il n’a pas boxé et il a un nouvel entraîneur, a-t-il expliqué aux médias. Ce qui n’a pas peut-être pas fonctionné dans son association avec Freddie Roach, c’est qu’il a été confronté à Kovalev après seulement deux mois de travail. Ça va être important de prendre notre temps, de permettre à Jean et Stéphan (Larouche) de se connaître, de s’apprivoiser. Il faut permettre à Jean de rebâtir quelque chose de solide avec Stéphan. On va possiblement avoir un autre combat au début de 2017 dans lequel Jean sera encore le favori. Ensuite, on repartira la machine avec des défis internationaux.»

Mais avant de songer aux combats à grands déploiements, Pascal (30-4-1, 17 K.-O.) revient à la base pour son retour sur le ring, le 16 décembre, au Cabaret de l’Amphithéâtre Cogeco, à Trois-Rivières, une salle d’une capacité de quelque 400 places.

«C’est plus modeste, mais ça va être dans un chic cabaret, rappelle Pascal. Ça me fait penser un peu à quand je boxais au Cabaret du Casino. Et dites-vous que si Céline Dion a fait une prestation là-bas, Jean Pascal peut en faire une également!»

Pascal a également rappelé comment, à la suite de son premier revers, face au Britannique Carl Froch, en 2008, il avait livré son combat suivant au Cabaret du Casino de Montréal, avant de devenir champion du monde dès 2009, en défaisant Adrian Diaconu. C’est le parallèle qu’il souhaite tracer avec ce retour.

Pour ce combat, Pascal affrontera un boxeur «talentueux, qui le fera travailler», mais pas un «futur champion du monde», aux dires de son nouvel entraîneur, Stéphan Larouche.

«On cherche un droitier, un gars qui est respectable, qui a une belle boxe, qui a boxé contre de bons boxeurs, a expliqué Larouche. On veut qu’il fasse travailler Jean et qu’il soit menaçant. Un gars qui pourrait le battre si Jean connaît une contre-performance. Mais il ne faut pas se conter d’histoire: Jean doit gagner un combat et faut qu’il le fasse de façon spectaculaire. Moins le gars est bon, plus tu dois être spectaculaire. Il faut trouver un juste milieu là-dedans.»

Qui sera cet adversaire? Pas moyen de le savoir pour l’instant. Deux ou trois pugilistes sont toujours pressentis et on «ne souhaite pas donner du pouvoir de négociation» à l’un de ceux-ci en le plaçant à l’avant-scène. On nous assure toutefois qu’il sera annoncé sous peu.

«Ne vous attendez pas à un Hopkins, un Chad Dawson ou un Kovalev!, prévient Pascal. Mais ça va être un bon boxeur qui va me donner une très belle opposition, que je ne pourrai pas prendre à la légère. (…) On veut un boxeur résistant, qui va me donner du fil à retordre et qui va me permettre de voir si j’ai repris mes repères. Ça ne sera pas un ‘jambon’.»

L’ambition de Pascal est de retourner au sommet des 175 livres. Après tout, il est toujours 13e aspirant du WBC, a rappelé Décarie.

«Je ne regarde pas seulement mon prochain adversaire, je regarde plus loin que ça. Quand j’avais 12 ans, je me demandais où j’allais être à 18 ans. Quand j’avais 18 ans, je me demandais ce que je ferais à 25 ans. Maintenant, je pense à la façon dont je vais terminer ma carrière et pour bien terminer ma carrière, ça passe par le 16 décembre.»

À long terme, Décarie a même évoqué la possibilité d’opposer Pascal à Stevenson.

«Je ne pense pas que sa valeur soit diminuée: il a perdu contre Kovalev, qui est l’un des meilleurs livres pour livres en ce moment, souligne le jeune président. Il faudra trouver des gars qui le feront bien paraître et retrouver sa place au sommet. C’est une route qui pourrait passer par un affrontement contre Adonis: il détient un titre, c’est un boxeur du Québec. Les gens ici seraient tellement heureux de voir ce combat-là.»

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