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La planchiste Dominique Maltais tourne la page

Marc Delbès, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Toujours aussi passionnée de son sport, ce n’est pas sans un petit pincement au coeur que Dominique Maltais s’est résolue à confirmer sa retraite.

Mais à 36 ans et après avoir connu plusieurs soucis de santé ces dernières années, la double médaillée olympique tourne la page sur sa carrière avec un sentiment de fierté et aborde avec enthousiasme les nouveaux défis qu’elle entend relever.

C’est à la fin de l’été dernier que la décision s’est imposée pour la planchiste de Petite-Rivière-St-François. Elle avait espéré qu’une année sabbatique lui aurait permis de régler ses maux de dos et des problèmes récurrents aux genoux. Même si elle va mieux physiquement, elle reconnaît que le facteur santé a grandement fait pencher la balance en faveur de la retraite.

«J’ai fait tout mon possible physiquement pour me rétablir et peut-être atteindre de nouveau un niveau compétitif, a reconnu Maltais en entrevue téléphonique après avoir procédé à son annonce dans un restaurant de Québec. La santé a toujours été une question primordiale pour moi. Physiquement, le temps finit toujours par te rattraper.

«Et même si d’autres facteurs sont également entrés en ligne de compte dans ma décision, je voulais m’assurer de continuer à mener une vie active et d’être capable de continuer à faire du sport dans les années à venir.»

Convaincue d’être encore capable de se classer parmi les cinq meilleures au monde en snowboardcross si elle reprenait la compétition, Maltais a également réalisé qu’elle ne disposerait plus du même soutien autour d’elle pour se préparer en vue des Jeux olympiques de Pyeongchang, en Corée du Sud, en 2018.

«J’ai encore la passion et la détermination pour accomplir de grandes choses, de remporter des médailles et de faire des podiums, a-t-elle analysé. Dans le passé, j’ai bénéficié d’une équipe professionnelle autour de moi pour m’aider à atteindre le sommet. Cet appui ne serait pas le même au cours des prochaines années.

«Je suis une gagnante et mon intention est de terminer ma carrière sur de bons résultats pour que les gens en gardent un bon souvenir.»

Et sa carrière a été couronnée de succès. Elle s’est révélée aux Jeux de Turin, en 2006, en s’assurant la médaille de bronze en snowboardcross. Elle a également été médaillée d’argent aux Jeux de Sotchi, en 2014. Elle a été couronnée vice-championne du monde en 2013 à Stoneham et a mérité la médaille de bronze aux mondiaux de La Molina, en Espagne, en 2011.

Sa carrière a été jalonnée de 38 podiums en 77 départs en Coupe du monde, dont 15 victoires. Elle a aussi remporté le globe de cristal de la spécialité en cinq occasions (2006 et de 2011 à 2014).

«Dans mon esprit, c’est clair. J’ai accompli tous les objectifs que je m’étais fixés en tant qu’athlète. J’ai réussi à me maintenir au sommet de ma discipline pendant plusieurs années. J’ai poussé ma progression pendant plusieurs années aussi. Je suis extrêmement fière de ça.»

Si elle conserve beaucoup de bons souvenirs de ses succès, elle reconnaît que sa médaille olympique de Turin occupe une place spéciale.

«Turin, c’était ma première expérience comme olympienne. C’est là que j’ai découvert l’impact médiatique d’une médaille olympique.»

Son expérience quatre ans plus tard à Vancouver demeure son souvenir le plus pénible. Les attentes étaient alors élevées. Une vilaine chute à l’entraînement le matin même de l’épreuve a anéanti ses espoirs de monter sur le podium. Victime d’une contusion pulmonaire, elle n’a même pas réussi à se qualifier pour les rondes finales.

«J’ai eu tellement de peine, s’est-elle rappelée. Mais cette mésaventure m’a fait avancer en tant qu’athlète. J’ai eu mes plus beaux moments et les meilleurs résultats de ma carrière par la suite. Il n’arrive rien pour rien dans la vie et Vancouver me l’a définitivement démontré.»

La nouvelle retraitée ne manque pas de projets. Elle s’investira notamment auprès d’une trentaine de jeunes à l’Académie DM, un programme sport-études au Collège des Hauts Sommets, une école secondaire située à St-Tite-des-Caps, dans la région de Québec.

Elle agira aussi comme conférencière, proposera des ateliers et partagera son savoir-faire à titre d’entraîneuse personnelle en conditionnement physique.

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