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St-Pierre convaincu du bien-fondé de son projet

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz
Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le sport national des Canadiens et la plus grande légende sportive du Québec ont servi de point de référence à Georges St-Pierre pour promouvoir son projet d’association des combattants en arts martiaux mixtes qui, affirme-t-il, se réalisera à plus ou moins brève échéance.

«Au hockey, à l’époque, il y a eu Maurice Richard, et je suis certain qu’il aurait aimé que ça se fasse, a déclaré St-Pierre, alors qu’il participait à une activité caritative destinée aux enfants mercredi matin à Montréal. (…) Je ne fais qu’une comparaison, mais en MMA, on est comme à l’époque de Maurice Richard. La question n’est pas de savoir si ça va se faire, mais quand.»

Il y a une semaine, St-Pierre et des combattants de l’UFC ont annoncé la création de l’Association des athlètes d’arts martiaux mixtes (Mixed Martial Arts Athletes Association: MMAAA). Ce projet, l’un de trois du genre mis sur pied, occupe passablement le célèbre athlète québécois, au point où celui-ci se dit un peu fatigué par les temps qui courent.

«Ça prend beaucoup de mon énergie en ce moment. Je ne suis pas payé pour le faire; je le fais parce que c’est une bonne cause. Je le fais parce que j’aurais aimé, avant, que quelqu’un l’ait fait pour moi. Mais l’infrastructure du sport à l’époque ne le permettait pas. Là, on peut le faire.»

À écouter parler St-Pierre mercredi, le verbe «devoir» aurait été plus approprié que «pouvoir». Car les conditions actuelles sont insupportables, selon lui. Au fil des ans, St-Pierre dit avoir revu des combattants qui ne sont plus les mêmes personnes. Il se considère d’ailleurs comme un cas particulier de son sport.

«J’ai été chanceux; j’ai travaillé fort et j’ai fait ma chance. Mais je suis un peu une exception dans le déroulement de ma carrière, parce que en ce moment, j’ai beaucoup d’argent et je suis en pleine santé. C’est très, très rare que ça se passe comme ça. La plupart des gens qui finissent n’ont pas d’argent et leur santé dégringole. Ils n’ont pas de soins, pas d’assurance. Ils n’ont rien et sont un peu laissés à eux-mêmes. C’est vraiment très dommage, car la plupart du monde a une famille à faire vivre.»

Ce constat, St-Pierre dit l’avoir fait il y a longtemps déjà.

«Là, il y a un mouvement qui circule. C’est le temps de le faire, c’est le temps d’agir, avise-t-il. (…) Je pense que ça va aller vite, très, très vite, a-t-il plus tard mentionné. Les gens sont frustrés. Les gens sont tannés de ce qui se passe. C’aurait dû être fait il y a longtemps.»

Ce mouvement ne fait que commencer, et il y a beaucoup de décisions à prendre sur le plan de la stratégie à adopter pour atteindre les objectifs.

«On pense aller chercher le plus de monde possible, mais on ne veut pas aller en grève. C’est la dernière option. C’est à éviter presque à tout prix car beaucoup de combattants n’ont pas d’argent pour aller en grève.»

L’un des objectifs de St-Pierre et de la nouvelle association est de permettre aux combattants de bénéficier d’une plus grande part des revenus émanant de l’UFC. C’est la raison pour laquelle, explique-t-il, son groupe a fait appel à Bjorn Rebney à titre d’aviseur technique.

«On est chanceux de l’avoir, soutient St-Pierre. C’est quelqu’un qui a beaucoup de connaissances parce qu’il a été du côté du promoteur. Quand Bjorn était promoteur, il donnait plus de 50 pour cent aux combattants. La UFC donne huit pour cent. On oublie parfois que la UFC, c’est tellement gros, qu’elle a le monopole sur toutes les autres organisations qui paraissent insignifiantes à côté.»

Interrogé au sujet de sa carrière, St-Pierre n’écarte pas un retour dans l’octogone, mais seulement si les conditions sont bonnes, précise-t-il.

«Quel genre de personne je serais si je retournais me battre à des conditions qui ne sont pas favorables pour moi et qu’après, j’essaie de me battre pour les conditions de tout le monde. Si je le fais pour les autres, il faut que je commence à le faire pour moi-même.»

Parce que sa santé et ses finances sont si saines, St-Pierre ne se sent pas forcé de renouer avec l’action.

«Ce qu’ils m’ont offert, c’est moi qui prend tous les risques. C’est inacceptable. Personne d’intelligent qui connaît la business aurait accepté le contrat selon les termes qu’ils m’ont offert. Quelqu’un qui a peur, qui n’a pas le choix, va dire oui. Moi, j’ai le choix. Je n’ai pas besoin de me battre de nouveau. J’ai beaucoup d’argent, je suis en pleine santé. Et si je ne me bats pas dans l’octogone, je vais peut-être me battre ailleurs. Il y a plusieurs organisations qui sont intéressées.»

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