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Bolt, Phelps et Biles ont marqué les esprits à Rio

Alexandre Geoffrion-McInnis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Récession, corruption, instabilité politique, pollution de l’eau et menace du virus Zika. Les craintes étaient nombreuses à l’approche des Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Mais les dirigeants brésiliens et le comité organisateur ont fait des pieds et des mains pour organiser «les plus parfaits des Jeux imparfaits», comme le veut le slogan du Comité international olympique dans son bilan de fin d’année.

Il y a certes eu quelques accrocs en cours de route — des problèmes notamment au niveau de la vente de billets, des coupures budgétaires, de l’eau verdâtre dans la piscine des épreuves de plongeon et d’autres soucis organisationnels —, mais les performances sportives époustouflantes des athlètes ont relégué à l’arrière-plan les nombreux pépins qui ont marqué la plus grande manifestation sportive internationale en 2016. Voici cinq moments clés de la XXXIe Olympiade:

Le Dieu du stade

Le sprinter jamaïcain Usain Bolt a réédité ses exploits des Jeux de Pékin en 2008 et de Londres en 2012 avec un troisième triplé (100m-200m-relais 4 x 100m) totalement inédit dans l’histoire des Jeux olympiques.

Il est également l’athlète le plus titré de l’histoire des championnats du monde avec 11 victoires, et le premier athlète à détenir simultanément les records du monde du 100m, 200m et 4 × 100m. Son total de neuf médailles d’or en athlétisme lui permet de rejoindre le Finlandais Paavo Nurmi et l’Américain Carl Lewis au sommet du palmarès olympique dans sa discipline.

L’histoire retiendra l’irrésistible sourire de Bolt à ses adversaires, parmi lesquels le Canadien Andre De Grasse en demi-finale du 100 m, une illustration du fossé qui a séparé le Jamaïcain de ses adversaires pendant huit ans. Au crépuscule de sa carrière sportive, Bolt a déjà annoncé qu’il accrochera ses souliers à crampons définitivement après les Championnats du monde d’athlétisme de Londres, qui se dérouleront du 5 au 13 août 2017.

Comme un poisson dans l’eau

Le nageur américain Michael Phelps a de nouveau été l’athlète le plus médaillé des Jeux olympiques, avec une récolte de cinq médailles d’or et une autre d’argent. À Rio, il a étoffé un peu plus son titre d’olympien le plus décoré de tous les temps en portant à 23 le nombre de titres olympiques (dont 13 titres individuels) et à 28 sa collection de médailles.

Le porte-drapeau des États-Unis lors de la cérémonie d’ouverture a notamment glané six médailles olympiques supplémentaires à Rio, dont l’or au relais 4 x 100m quatre nages. Il a ainsi conclu sa carrière olympique en tant que détenteur des records du monde au 100m papillon, 200m papillon, 400m quatre nages et 4 x 100m nage libre. De plus, l’Américain de 31 ans est le seul nageur à avoir conservé un titre sur quatre JO consécutifs, au 200m quatre nages. Sa domination a été telle au fil des ans qu’il a remporté 49 des 63 épreuves auxquelles il a participé aux Jeux olympiques et aux championnats du monde au fil de sa carrière.

En attendant le Grand Chelem

À ses premiers Jeux olympiques en carrière à Rio de Janeiro, l’Américaine Simone Biles a survolé les épreuves de gymnastique artistique. L’Américaine s’est notamment adjugé sa quatrième médaille d’or dans la nuit du 15 au 16 août au Brésil, en dominant le concours au sol.

Reine du concours général, du saut et du concours par équipes, la Texane a raté de peu un improbable Grand Chelem, après s’être contentée de la médaille de bronze à la poutre. Ses performances lui ont tout de même permis d’égaler le record de quatre sacres en gymnastique artistique lors de mêmes JO, réalisé par la Soviétique Larissa Latynina et la Hongroise Agnes Keleti aux Jeux de Melbourne en 1956 — elles se sont partagé le titre au sol —, quand il y avait sept compétitions au lieu de six actuellement, et répété par la Tchécoslovaque Vera Caslavska (1968) et la Roumaine Ecaterina Szabo (1984).

Biles a suffisamment impressionné pour être nommée la porte-drapeau de son pays lors de la cérémonie de clôture des Jeux de Rio et elle sera à surveiller dans quatre ans, à Tokyo, puisqu’elle ne sera alors âgée que de 23 ans.

Un soulagement collectif

Le Brésil, détenteur du record pour le nombre de titres en Coupe du monde de soccer (5), n’avait jamais gagné le tournoi olympique masculin. Après trois finales perdues, le Brésil a gagné le seul titre majeur qui manquait à son palmarès bien garni. L’anomalie a été réparée dans un stade Maracana rempli à capacité par 78 838 spectateurs le 20 août, lorsque le Brésil a défait l’Allemagne 1-1 (5-4 en tirs de barrage) en finale.

Comble de joie, c’est le joueur étoile Neymar qui a permis aux siens de l’emporter en marquant le seul but du Brésil en temps réglementaire et celui qui a fait la différence en tirs de barrage. L’attaquant étoile du FC Barcelone venait du même coup de venger l’humiliante défaite de 7-1 subie deux ans plus tôt en demi-finale de la Coupe du monde du Brésil contre ces mêmes Allemands au Maracana, un drame national qui avait même été surnommé «Mineiraço» par la population locale.

L’instant d’un match, le pays entier, déchiré par de multiples scandales politiques et de corruption, s’était rangé derrière son équipe nationale, et cette victoire lui a permis de brièvement oublier ses déboires.

La Chine impériale

Les plongeurs chinois ont de nouveau régné en rois et maîtres aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Après avoir enlevé les honneurs de six des huit disciplines au programme du plongeon à Londres il y a quatre ans, les Chinois sont parvenus à améliorer leur rendement avec une récolte de sept médailles d’or sur une possibilité de huit. Ils avaient également échappé une seule médaille devant leurs partisans aux Jeux de Pékin en 2008.

La Chinoise Minxia Wu s’est notamment illustrée en devenant la première athlète à gagner cinq titres olympiques au plongeon lorsqu’elle s’est imposée au tremplin de 3 mètres synchro, en compagnie de sa compatriote Tingmao Shi. Wu a ainsi dépassé l’Américain Greg Louganis et sa compatriote Jingjing Guo avec sept médailles olympiques, dont une d’argent et de bronze. Elle est aussi devenue la seule — hommes et femmes confondus — à triompher au tremplin de 3 m synchro à quatre Jeux consécutifs.

Au Brésil, seuls les Britanniques Jack Laugher et Chris Mears se sont dressés devant la Chine pour lui ravir le titre au tremplin de 3 m synchro, mais cela ne les a pas empêchés de conclure la quinzaine olympique avec une spectaculaire récolte de 10 podiums.

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