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David Veilleux, la fierté de Louis Garneau

MONTRÉAL – Quand David Veilleux va prendre le départ du Tour de France pour la première fois de sa carrière, samedi, Louis Garneau sera aussi fier que s’il s’agissait de son propre fils.

Ce qui correspond à une certaine logique puisque Garneau est en droit, en quelque sorte, de réclamer la paternité de la présence de Veilleux à la compétition par excellence du cyclisme professionnel. Car c’est lui qui a recommandé à Jean-René Bernaudeau, le directeur sportif d’Europcar, de l’embaucher il y a trois ans.

«Je lui ai ouvert la porte, mais c’est David qui en a profité après, ce n’est pas moi qui ai fait qu’il ait mérité sa sélection», a indiqué Garneau lors d’un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne.

Après avoir suivi la carrière de Veilleux chez les cadets — il l’a notamment vu courir aux Jeux du Québec — Garneau a commandité Veilleux ou ses équipes chez les juniors et les seniors. Il l’a ensuite perdu de vue quand Veilleux est allé courir aux États-Unis… jusqu’à ce que l’homme d’affaires et ancien coureur québécois reçoive un appel de sa part.

«Il m’a dit, ‘Il faut que tu m’aides, je veux courir en Europe’, a raconté Garneau. À ce moment-là, en même temps, de notre côté on négociait une commandite (avec Europcar). Pendant les négociations, on a dit à Europcar qu’on était prêt à y aller, mais qu’il fallait engager un Québécois.

«Jean-René Bernaudeau m’a dit, ‘Écoute, je ne peux pas faire ça, je ne l’ai jamais vu courir’. Mais il en avait entendu parler, on a fait l’entente et il a engagé David en nous faisant confiance.

«Et ensuite, David a continué à se développer. Il a mangé son pain noir en Europe, il a fait le sacrifice d’aller là-bas, de faire des saisons complètes», a continué Garneau, qui s’est lancé dans la fabrication d’équipement de vélo il y a 30 ans.

«Le talent est là, la persévérance aussi», a ajouté l’entrepreneur, en précisant de nouveau que c’est Veilleux qui, par ses propres qualités, a réussi à rester chez Europcar et qui a gagné à ce point le respect de ses dirigeants qu’il s’est retrouvé parmi les neuf coureurs de l’équipe qui disputeront le Tour de France.

Car à ses yeux, ce n’est pas parce qu’il y avait des trous à combler chez Europcar que Veilleux a été sélectionné.

«Et ce n’est pas une place achetée non plus, a souligné Garneau. Ils ont pris neuf coureurs et selon moi, il est l’un des cinq premiers dans l’équipe. Il ne faut pas oublier que l’an dernier, il a été le dernier coureur retranché (de l’équipe du Tour de France).»

Garneau, qui se considère comme le «René Angélil des cyclistes québécois» puisqu’il a été au coeur du développement d’un bon nombre de coureurs d’ici, retire quand même une fierté d’avoir participé à la genèse de la carrière de Veilleux.

«J’ai un rôle de développement à jouer et je veux continuer à le faire tant que j’aurai la passion pour le faire, a noté Garneau en faisant allusion aux équipes et aux activités qu’il commandite chez les jeunes. Quand on voit des histoires à succès comme celle de David, c’est sûr que je le prends comme s’il était un de mes fils. Je le considère comme faisant partie de ma famille tellement j’en suis fier.

«Et ça me donne la motivation de continuer. On essaie de développer les jeunes qui ont du talent. On les met sur la grande autoroute et après, c’est à eux de performer.»

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