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Front commun pour sauver la circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Photo: Mario Beauregard/Métro

Élus montréalais et organismes communautaires font front commun pour que la circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques soit préservée sur la carte électorale du Québec.

«On demande au Directeur général des élections [du Québec] (DGEQ) de refaire ses devoirs et de s’assurer que dans la carte électorale finale, on conserve Sainte-Marie–Saint-Jacques», a lancé lundi le maire de Montréal, Denis Coderre. Ce dernier y est même allé d’une suggestion, soit d’augmenter le nombre de circonscriptions électorales pour éviter une guerre de régions. «C’est pertinent d’augmenter le nombre de siège à l’Assemblée nationale [puisqu’] il y a une augmentation de la population dans certains secteurs du Québec», a-t-il dit.

La présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel Bourdon, a renchéri en disant que mille élèves de plus sont attendus dans les écoles qu’elle représente au cours des dix prochaines années.

«Le quartier [du Centre-Sud] a de nombreux défis, dont un [de nature] socioéconomique, a déclaré Mme Harel Bourdon. Les écoles du quartier sont très défavorisées. Les familles sont en grand besoin. Pour nous, c’est très important de conserver un député à l’Assemblée nationale pour représenter ce quartier.»

«C’est comme si on disait qu’on allait diviser un village en deux: ça ne se fait pas, a lancé de son côté la chef de Projet Montréal, Valérie Plante. Nous avons une unité où le sentiment d’appartenance est très fort.»

La sauvegarde de la circonscription Sainte-Marie–Saint-Jacques a été réclamée jusqu’en Gaspésie, a mentionné la directrice du Conseil québécois LGBT, Marie-Pier Boisvert. «La concentration de la population LGBT est la plus grande au Québec, ce qui fait en sorte que son poids politique est crucial», a-t-elle affirmé, soulignant du même souffle sa crainte de voir la population de Sainte-Marie–Saint-Jacques devenir invisible avec l’introduction de la nouvelle carte électorale.

«Il n’y a aucune communauté naturelle entre le centre-ville de Montréal, Wesmount et le Centre-Sud», a dit pour sa part le directeur de l’organisme Pas dans la rue, Robert Beaudry. Ce dernier a expliqué que les enjeux de ce quartier – le logement social, l’intégration des personnes défavorisées et l’égalité – ne sont pas les mêmes que ceux discutés dans le reste de la nouvelle circonscription qui sera appelée Ville-Marie.

Depuis la Commission de la représentation électorale a proposé une nouvelle carte électorale, la députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Manon Massé, multiplie les actions pour sauver sa circonscription. Elle a remis une pétition comprenant 14 000 signatures au DGEQ, en plus d’avoir déposé une demande d’injonction à la Cour supérieure, pour réclamer la tenue de nouvelles consultations sur la carte électorale. Elle a aussi déposé un projet de loi pour suspendre le processus de refonte de la carte électorale. La Coalition Avenir Québec et le Parti québécois y ont donné leur appui. La ministre de la Réforme des institutions démocratiques, Rita de Santis, a indiqué vendredi dernier, qu’elle n’entendait pas soutenir l’initiative de Québec solidaire. Il reste à voir si son parti changera de position. «La balle est dans le camp des libéraux», a dit Mme Massé, qui veut avant tout que ses citoyens puissent se faire entendre.

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