La circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques sera conservée

La circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques sera préservée dans la nouvelle carte électorale.

La Commission de la représentation électorale (CRE) a décidé de conserver la circonscription du centre-ville de Montréal, mais de réunir celles de Mont-Royal et d’Outremont.

«Cette proposition paraît être la meilleure option pour la majorité des électeurs dans le contexte actuel, a indiqué la CRE dans sa décision rendue publique jeudi. Elle permet de respecter le plus possible l’ensemble des communautés naturelles présentes dans tout ce secteur de l’île de Montréal.»

La CRE a souligné que sa proposition de créer la circonscription de Ville-Marie, qui aurait couvert le territoire représenté par les députés de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Saint-Henri–Saint-Anne et de Wesmount–Saint-Louis, n’était pas approuvée par les électeurs en raison des disparités entre les communautés du centre-ville de Montréal. Leurs arguments ont ainsi été retenus par la CRE, qui dit avoir «soupesé l’ensemble des éléments portés à leur connaissance».

La carte électorale de l’île de Montréal devait être révisée, a expliqué la CRE, puisque que 17 circonscriptions montréalaises présentaient un nombre d’électeurs inférieur à la moyenne québécoise, qui se situe à 48 387 électeurs.

La députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Manon Massé, a été accueillie sous une salve d’applaudissements dans au Comité local du Centre-Sud, où elle s’est adressé jeudi aux médias. Depuis que sa circonscription était menacée d’être rayée de la carte électorale, elle a livré une bataille pour que ses citoyens puissent être entendue, notamment en déposant une pétition de 14 000 signatures au Directeur général des élections du Québec (DGEQ) et en demandant une injonction à la Cour supérieure. La Ville de Montréal, la Commission scolaire de Montréal et des dizaines d’organismes communautaires l’ont soutenue dans ses démarches. Mme Massé a attribué «sa victoire» jeudi matin à la mobilisation de ses citoyens.

«Les gens de Sainte-Marie–Saint-Jacques ont été capables de se faire entendre dans un contexte pas facile, a lancé la députée de Québec solidaire. Le monde ordinaire a pris ses moyens, par la poésie, par les chants, par la mobilisation, par la rue, par des pétitions. Là où l’élite ne veut pas nous entendre, on trouve nos moyens. Et on y est arrivé.»

Le maire de Montréal, Denis Coderre, qui a appuyé Mme Massé dans sa lutte, était mécontent de la nouvelle carte électorale puisque la métropole perd une circonscription avec la fusion de Mont-Royal et d’Outremont, qui sont représentées par les ministres Pierre Arcand et Hélène David. «C’est inacceptable, quand on sait que la population montréalaise ne cesse de s’accroître», a-t-il indiqué par voie de communiqué.

«On respecte l’institution et sa décision», a dit pour sa part le premier ministre, Philippe Couillard, lors d’une mêlée de presse.

Pour rééquilibrer le poids politique de toutes les régions et faire en sorte que «chaque vote compte», Manon Massé a réitéré sa demande de réforme du mode scrutin pour qu’il devienne proportionnel mixte compensatoire régional. Tous les partis de l’Assemblée nationale appuient cette démarche, excepté le Parti libéral.

Nouvelle circonscription de Maurice-Richard

La Commission de la représentation électorale (CRE) a par ailleurs décidé que la circonscription de Crémazie portera le nom du hockeyeur Maurice Richard.

• «Pour une première fois, le souvenir d’un sportif sera rappelé dans le nom d’une circonscription au Québec puisque la CRE accepte le changement de dénomination», a-t-elle indiqué  dans sa décision.
• Elle a rappelé que le Rocket a habité le quartier Ahuntsic faisant partie de cette circonscription pendant une cinquantaine d’années, qu’il était reconnu pour son engagement dans la communauté et qu’il représentait une figure importante de l’histoire du Québec.
• «C’est un honneur bien mérité, a réagi le maire Coderre. Cet homme plus grand que nature a marqué l’histoire du Québec et nous a laissé des souvenirs impérissables.»
• Les députées de Joliette et de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Véronique Hivon et Manon Massé, ont salué la décision de la CRE, mais elles ont déploré la place limitée des femmes dans le nom des circonscriptions électorales.