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Expulsion de pitbulls: la Ville de Montréal mène de nouvelles vérifications

Photo: Chantal Lévesque/archives Métro

Alors que de nombreux propriétaires de pitbulls contestent l’envoi d’une lettre de la Ville de Montréal leur exigeant de retirer leur animal en raison d’une demande de permis incomplète, l’administration mène de nouvelles vérifications. Et aurait déjà admis une erreur.

Steven Andrade est «soulagé». Comme près de 520 propriétaires de pitbulls, ce résidant de Rivière-des-Prairies avait reçu une lettre datée du 21 août, qui lui demandait de se départir de leur animal sous quatre semaines. Interrogé jeudi par Métro, l’intéressé jurait pourtant avoir envoyé, dans les délais, toutes les pièces justificatives pour obtenir un permis afin de garder Brio, son pitbull de 8 ans.

En raison du nouveau règlement animalier qui interdit désormais l’arrivée de nouveaux pitbulls sur le territoire de la métropole, les propriétaires de pitbulls avaient jusqu’au 31 mars pour faire cette demande et jusqu’au 1er juin pour déposer l’ensemble des documents exigés (certificat contre la rage, certification de stérilisation, preuve de micropucage, attestation de casier judiciaire vierge dans les cinq dernières années et frais de 150$).

Finalement, cette histoire a pris une tournure heureuse pour Steven Andrade, après sa sortie médiatique. «Un représentant de la Ville m’a appelé pour me dire qu’ils ont vérifié mon dossier et qu’il y avait une erreur, raconte-t-il. Tout est en ordre, comme je le disais, et on m’a dit de jeter cette lettre à la poubelle. C’est un soulagement, mais j’attends encore un courrier officiel qui me confirme que je n’aurais aucun trouble».

«C’est inacceptable»
L’administration n’a pas encore été en mesure de répondre aux demandes de Métro à ce sujet. Celle-ci, jeudi, expliquait pourtant avoir mené un «processus rigoureux d’analyse de chacun des dossiers» et aucune erreur n’avait été admise.

Des vérifications semblent cependant à nouveau être menées. Dans un courriel envoyé à l’une des personnes interrogées, que Métro a pu consulter, la Ville indique «vérifier les informations concernant [votre] dossier. Nous communiquerons avec vous dans les 7 prochains jours.»

Ce revirement n’étonne pas la Coalition pour la promotion de la sécurité des personnes et des chiens (CPSPC). «Nous avons une quinzaine de cas complètement identiques, explique Sabrina Sabbah, cofondatrice de l’organisme. Ça illustre les erreurs que la Ville a commises et le désordre dans ce dossier. C’est inacceptable. On attend des excuses formelles de la part de l’administration.»

Enquête et manifestation
L’Ombudsman de Montréal, une ressource qui, comme cela est mentionné sur son site internet, «offre aux personnes qui croient être lésées par les décisions, actions ou omissions de la Ville de Montréal», a également ouvert une enquête sur ce sujet. «Hier [vendredi] on a eu 15 à 20 demandes et ça continue de rentrer, assure Me Johanne Savard, Ombudsman de la Ville de Montréal. Notre rôle n’est pas de nous prononcer sur ce règlement mais de veiller à ce que tout soit juste et équitable. Certains nous ont dit avoir envoyé tous les documents nécessaires. On va voir si c’est vrai, on va analyser les preuves et on émettra éventuellement des recommandations. S’il y a quoi que ce soit que l’on peut faire, on le fera.»

Une manifestation pour protester contre l’envoi de cette lettre est prévue vendredi soir, à 19h, devant l’hôtel de ville de Montréal.

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