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Poubelles améliorées pour contenants consignés

Photo: Josie Desmarais

L’arrondissement de Ville-Marie teste actuellement une trentaine de «poubelles participatives» censées faciliter le travail des valoristes et augmenter le taux de récupération des contenants consignés jetés dans la rue.

Le concept, qui consiste à l’installation d’anneaux de récupération de canettes et de bouteilles consignées, a été importé de Vancouver, mais aussi de Copenhague, au Danemark, par la Coopérative de solidarité Les Valoristes. Cette entreprise d’économie sociale montréalaise s’est notamment donnée pour mandat de faciliter la vie des glaneurs de contenants consignés, qui y trouvent un moyen d’améliorer financièrement leur quotidien.

Dans le cadre du projet pilote financé par l’arrondissement de Ville-Marie, des anneaux de récupération ont été installés sur une trentaine de poubelles existantes du Quartier-Latin et du Centre-Sud. Cette installation se fait en deux minutes par les cols bleus.

En 2016, Les Valoristes avait présenté le projet à l’ex-maire de Montréal, Denis Coderre, en mentionnant qu’il permettrait à Montréal de «se distinguer sur le plan de l’innovation logistique et au niveau social».

L’initiative vise également à améliorer la collecte des contenants consignés jetés dans les poubelles de rue ou de parcs, plus communément appelée «le hors foyer».

Même si les embouteilleurs et les commerces ont contribué financièrement à hauteur de 70% dans l’implantation de 15 000 poubelles de récupération de matières recyclables dans les lieux publics, ce type de collecte donne des «résultats mitigés», selon président de la coopérative Les Valoristes, Pierre Batelier. Il mentionne que les matières récupérées «hors foyer» sont souvent contaminées.

Recyclage de contenants consignés plafonne
Depuis 2006, la collecte des contenants consignés plafonne entre 69% et 72%, selon les données de Recyc-Québec. Le reste des contenants consignés non collectéss se retrouve à la poubelle ou dans le bac de recyclage. Ils ont alors peu de chance d’être valorisés.

En effet, d’après le rapport du Create, publié en 2015 par l’Université Laval, le taux de valorisation des contenants d’aluminium dans les centres de tri tombe à 35% à cause notamment de la contamination des matières collectées pêle-mêle dans le bac vert. Pour le plastique, le taux est de 30%.

Des pistes de solution
Comment le système peut-il être amélioré? Le gouvernement planche depuis plusieurs mois sur une éventuelle refonte de la consigne. «La date de l’annonce est sans cesse repoussée, il faudrait que ça aboutisse», souligne Karel Ménard, du Front québécois pour une gestion écologique des déchets.

Si M. Ménard ne croit plus à l’instauration d’une consigne sur les bouteilles de vin, il faut selon lui absolument instaurer une consigne de 0,10$ sur les bouteilles d’eau, d’eau gazeuse, ainsi que sur celles des boissons énergisantes ou des thés glacés. «La consigne, c’est le système qui a les meilleurs taux de récupération», dit-il.

Une position que ne partage pas le regroupement d’entreprises et d’associations liées à l’embouteillage et au commerce de détail, bacs+. Selon celui-ci, il faut au contraire réduire la place de la consigne et miser davantage sur la collecte sélective, une méthode moins coûteuse et plus facile d’usage pour les citoyens.

Le regroupement bac+ croit également que «la solution aux enjeux de recyclage devrait plutôt passer par le soutien à la mise en marché des débouchés pour les produits recyclés, notamment la poudre de verre dans le béton et le bitume, ainsi que dans la modernisation des centres de tri, qui ont encore besoin de l’être».

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