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Concilier écologie et économie à Montréal

Photo: AFP

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a signé mercredi la Déclaration d’Edmonton qui vise à unifier les grandes villes du monde et les chercheurs dans l’élaboration d’un guide des meilleures pratiques en matière d’investissements durables. Aperçu des bons coups et des défis de Montréal.

Mesurer
Le bilan du Rapport Montréal durable présenté cette semaine est mitigé. Si la Ville a baissé sa production d’eau de 13% depuis 2011, la cible de -20% d’ici 2020 sera difficile à atteindre, d’autant plus que le taux de fuite stagne à 30%. Il manque aussi 1000 hectares pour passer de 6,1% à 10% d’aires protégées et le taux de canopée augmente faiblement. Même constat du côté des matières résiduelles: le taux de recyclage stagne à 60% et le taux de récupération des matières organiques (table et jardin) se situe à 20%, loin de la cible de 60%. Sur ce dernier point, l’élu responsable des services de proximité à Montréal, Jean-François Parenteau, a convenu qu’il faudra augmenter la participation des citoyens, mais aussi élargir la collecte aux grands édifices et aux institutions. «On présentera cet automne des projets pilotes dans des tours à condos, des écoles et peut-être aussi un hôpital», a-t-il dit. Face à la crise du recyclage causé par la fermeture du marché chinois aux matières mal triées, M. Parenteau a affirmé qu’il faut revoir les méthodes en «s’inspirant de l’économie circulaire». Il a souligné que si Montréal diminuait la contamination croisée des matières qui sortent de ses centres de tri, des entreprises montréalaises, telles que Cascades (papier) ou Owens Illinois (verre), pourraient s’approvisionner ici plutôt que d’importer leurs matières premières en dehors de la province.

Verdir
La Ville de Montréal a un projet de trame verte traversant toute l’île, du nord au sud, dans l’Est de Montréal. Cela implique d’acquérir des terrains autour du Bois d’Anjou et d’empêcher le maire de l’arrondissement, Luis Miranda de transformer l’ancien golf en zone commerciale, a indiqué l’élu responsable des grands parcs, Luc Ferrandez, lors du dernier conseil municipal. Face aux craintes de certains industriels et élus qui envisageaient de créer plusieurs centaines d’emplois sur la zone industrielle limitrophe, M. Ferrandez a souligné que certains projets verraient le jour s’ils respectent un verdissement allant de 30% et 40% de la surface. «Pour attirer des centres à haute valeur ajoutée, il faut offrir un beau milieu de vie», a-t-il précisé en ajoutant que la Ville allait entamer des négociations avec les entrepreneurs pour éviter des prix d’acquisition trop élevés. Quant au coût de décontamination des sols, il envisage la plantation massive de saules, chargés d’absorber naturellement la pollution souterraine sur le principe de la phytoremédiation. Des zones seront donc inaccessibles pendant plusieurs décennies. Dans d’autres secteurs, on décontaminera et on créera des sentiers pour que l’Est de l’île ait finalement son grand parc.

Agir
L’administration de Valérie Plante présentera le 27 juin son Plan de développement économique du territoire qui fera la part belle à l’écologie industrielle. La Ville veut entre autres s’inspirer de Synergie Montréal, une boucle d’entreprises liées notamment à la chimie, où les déchets des uns sont les ressources des autres et où l’échange de main d’œuvre peut aussi être mis de l’avant. Le concept des boucles énergétiques, évitant les pertes d’énergie, pourrait aussi être mis de l’avant, de même que les Parcours développement durable. Il s’agit d’un programme d’accompagnement de 10 mois qui permet par exemple à l’entreprise Sollertia, spécialisée dans l’architecture textile, d’obtenir des ressources humaines et techniques pour tendre vers zéro déchet. Par contre, lorsqu’il s’agit de bannir les bouteilles d’eau ou les pailles de plastique, il ne faut pas transiger, a clamé mercredi la directrice de Reloop, Clarissa Morawski lors du congrès mondial ICLEI qui se tient à Montréal jusqu’à vendredi. «Il faut les bannir ou leur imposer de fortes pénalités. Ils font du greenwashing depuis trop longtemps», a-t-elle déclaré aux élus présents.

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