Pont Champlain: Montréal fait ses demandes à Ottawa
La Ville de Montréal appuie le scénario d’Ottawa pour le nouveau pont Champlain, mais demande certaines précisions concernant notamment le péage et le transport collectif.
Le maire de Montréal, Michael Applebaum, et le responsable du transport au comité exécutif, Réal Ménard, ont fait parvenir une lettre au ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, pour lui témoigner de leur appui au projet du nouveau pont à huit voies, dont deux seraient réservées au transport collectif. Ils demandent toutefois à ce que certains éléments soient intégrés au plan pour favoriser le développement de Montréal, selon quatre axes.
- Investissement de la part d’Ottawa
La Ville de Montréal ne s’oppose pas à l’implantation d’un péage sur le futur pont. Elle réclame toutefois qu’Ottawa finance également l’infrastructure à partir des fonds publics, pour éviter que les automobilistes soient les seuls à payer la note. «Comme le gouvernement fédéral l’a fait avec d’autres ponts à travers le Canada», précise M. Ménard. - Une stratégie de développement durable
La Ville veut favoriser le transport collectif sur le nouveau pont. Réal Ménard se réjouit des deux voies qui y seront réservées, mais considère qu’un système léger sur rail (SLR) serait l’alternative la plus efficace pour arrimer le corridor urbain Bonaventure-Champlain-Taschereau, le secteur Griffintown et le centre-ville. Il reviendra au gouvernement du Québec de choisir quel type de transport collectif il préconise pour le futur pont, et ensuite de le faire savoir au gouvernement fédéral. Réal Ménard considère que la Ville et Québec sont «sur la même longueur d’ondes»; il a donc bon espoir que l’option du SLR soit retenue. - Un péage équilibré
La Ville demande au gouvernement fédéral de considérer le péage dans une vision d’ensemble de la métropole. Implanter un péage seulement sur le pont Champlain risquerait de causer des déséquilibres de circulation, si les ponts Victoria, Jacques-Cartier et Mercier ne possèdent pas un tel système. Montréal réitère donc sa demande d’établir un péage métropolitain, dont les sommes recueillies financeraient le système de transport collectif.
«Il m’apparaît assez inévitable que le débat du péage se tienne en 2013, croit M. Ménard. Nous espérons seulement que ce sera le péage métropolitain qui sera envisagé.»
M. Ménard ajoute que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) doit faire une étude dans les prochains mois sur la réalité du péage, pour préciser quelles seraient les meilleures technologies envisageables et comment fonctionnerait le partage des revenus encourus. Selon une étude déjà réalisée en 2008, la CMM avait évalué qu’un tel système de péage rapporterait 425 M$ pour la grande région de Montréal et 200 M$ pour la métropole. - Un emblème montréalais
À la suite de la déclaration adoptée unanimement par le Conseil municipal la semaine dernière à ce sujet, la Ville demande à Transports Canada de lancer un concours international d’architecture pour le design du futur pont Champlain.
Réal Ménard considère que cette porte d’entrée majeure de la métropole doit contribuer à l’image de marque internationale de Montréal.
Réal Ménard confiant
Le responsable du transport au comité exécutif de la Ville croit que ces demandes sont raisonnables, et qu’elles seront bien reçues par le ministère des Transports du Canada.
«Ces demandes sont portées par un consensus de la Ville, de la Communauté métropolitaine de Montréal et du ministère des Transports du Québec, explique M. Ménard. Et nous sommes sur la même longueur d’ondes que le gouvernement du Québec; nous nous sommes mis d’accord sur les principaux éléments de revendications.»