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Quatre idées pour refaire de Montréal une ville nourricière

Photo: Guillaume Leterrier/Clinamen

Élever des poissons sur les toits montréalais, cultiver les trottoirs et pourquoi pas utiliser des moutons pour tondre les parcs. François Croteau, maire de l’arrondissement de Rosemont–La-Petite-Patrie, présentera sa vision lors de la conférence Villes nourricières, organisée mardi à la Maison du développement durable par l’organisme Vivre en ville. Ses concitoyens ne vont pas tarder à le surnommer le «Gentlemaire Farmer». Aperçu.

1. Aquaculture sur les toits
Tout le monde (ou presque) connaît les fermes Lufa qui sont installées sur des toits à Ahuntsic et à Laval. Pour favoriser l’éclosion de telles fermes urbaines sur les toits dans les secteurs industriels et commerciaux de son arrondissement, le maire a «enlevé tous les obstacles administratifs longs et coûteux». Il compte aussi alerter l’Union des producteurs agricoles des opportunités offertes.

M. Croteau rêve notamment à des bassins d’aquaponie, où les laitues pousseraient sur l’eau, au-dessus des poissons. «Ça ne serait pas plus lourd que des serres de légumes et ça rapprocherait les produits de leurs points de vente», lance le maire qui permettrait au passage la création de kiosques de vente au rez-de-chaussée. «On pourrait très facilement imaginer avoir une fruiterie qui aurait ses bacs de plantation sur le toit», selon lui.

ACTU - agri legumes

2. Cultiver les trottoirs et les parcs
La saison dernière, plusieurs arrondissements ont vu les bacs de légumes en libre-service fleurir sur le domaine public. Rosemont a même facilité les plantations citoyennes dans les saillies de trottoir. «On a lancé l’idée tard dans la saison, donc ça n’a pas donné les résultats escomptés, mais on va se reprendre et même ajouter plusieurs autres emplacements». Restera à résoudre l’épineuse question sanitaire de la pollution des sols. «L’été dernier, la Santé publique a été inutilement alarmiste, alors cette année on va réaliser des carottages à des endroits précis pour faire des analyses», lance M. Croteau. Il aimerait aussi voir l’agriculture en bacs essaimer sur les terrains vacants et dans les parcs. «Cultiver permet d’avoir une certaine indépendance alimentaire, réduit le stress, facilite les relations de voisinage», selon le maire.

ACTU agri-moutons

Crédit photo: @Guillaume Leterrier pour Clinamen

3. Bonjour poules, abeilles et moutons

Développer l’agriculture urbaine sur les toits de Rosemont–La Petite-Patrie passe nécessairement par l’ajout d’insectes pollinisateurs, d’où l’idée de favoriser l’ajout de ruches sur les toits. «La règlementation québécoise le permet déjà, mais on veut en faire la promotion», indique François Croteau. Il précise en outre que l’interdiction d’utiliser des pesticides en ville assurera une forme de protection aux abeilles. Quant aux moutons, le maire est conscient que certaines villes françaises ouvrent leurs parcs aux fermiers pour qu’ils installent temporairement clôtures et cheptel pour assurer la tonte des pelouses. À Portland, on peut même louer des chèvres. Mais cela ne fait pas partie des priorités. «Comme avec les poules, si cela ne tenait qu’à moi, ce serait déjà fait. Mais parfois, il faut suivre le rythme de l’acceptabilité sociale», dit-il.

4. Des environnements favorables
Stimuler l’agriculture urbaine et la saine alimentation, passe par la création d’environnements favorables, clame Vincent Galarneau, conseiller pour l’organisme Vivre en ville. Si Montréal est sur la bonne voie, il lui reste du chemin à parcourir pour rejoindre des villes comme Toronto ou Vancouver. «Les municipalités ont notamment un pouvoir de planification et de règlementation pour assurer la pérennité des nombreuses initiatives citoyennes et commerciales», indique-t-il. Cela passe par des petits gestes aussi simples que faciliter la demande de permis et avoir des interlocuteurs sensibilisés à l’agriculture urbaine pour que les demandes ne se perdent pas dans le dédale administratif. «Toronto a formé un conseil de politiques alimentaires qui réunit les différents acteurs concernés. L’idée est actuellement à l’étude à Montréal», dit-il.

 

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