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Manifestation monstre des profs en grève

Sylvain Mallette, président de la FAE Photo: Mario Beauregard / Métro

Des milliers d’enseignants se sont massés, mercredi, dans le centre-ville de Montréal pour participer à une grande manifestation visant à dénoncer les conditions de travail que leur a proposées le gouvernement du Québec.

«Nous revendiquons des meilleures conditions de travail et des meilleures conditions d’apprentissage des élèves, a affirmé le président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Sylvain Mallette. L’un est lié à l’autre. Nous sommes prêts à négocier et nous attendons que [le gouvernement] le soit aussi.»

La FAE a rencontré les représentants du gouvernement plus d’une cinquantaine de fois au cours des huit derniers mois. Les discussions n’ont mené à aucune entente jusqu’à présent. Le regroupement syndical espère encore en venir à une entente négociée, même si les dernières offres patronales l’ont vivement déçu. Le gouvernement a proposé la semaine dernière de rallonger la semaine de travail des enseignants de 32 à 40 heures, d’augmenter le nombre d’élèves par groupe et d’y inclure plus facilement des élèves en difficulté.

«Il y a encore des rencontres de négociation. On y va en étant ouvert et en gardant à l’esprit les objectifs qu’on a dans le cadre de cette négociation. On s’attend à ce que le gouvernement donne des mandats de négocier à ses représentants», a dit M. Mallette. Il a indiqué que la FAE n’a pas l’intention pour le moment de quitter la table de négociation, comme l’a fait la semaine dernière la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec. Sa présidente, Régine Laurent, était d’ailleurs présente à la manifestation de la FAE.

Les enseignants étaient gonflés à bloc au cours de cette journée de grève. Très tôt, pendant la journée, ils ont fait du piquetage devant leur établissement scolaire. Ils ont ensuite convergé vers le centre-ville pour une vaste manifestation au cours de laquelle ils ont marché de la Tour de la Bourse jusqu’à la place Victoria.

«On n’est pas contents d’être en grève aujourd’hui, a avoué la présidente de l’Alliance des professeurs de Montréal, Catherine Renaud. On n’est pas contents d’en arriver là. Mais on n’a pas le choix. On ne s’entend sur aucune des demandes. S’il continue à faire la sourde oreille, on prendra les mesures nécessaires.»

«Il y a beaucoup de déception par rapport à la fermeture du gouvernement et son incompréhension du système scolaire, a confié l’enseignant de l’école Louis-Riel, Martin Leclerc, rencontré sur une ligne de piquetage. C’est totalement aberrant qu’on coupe en éducation. C’est le futur du Québec. C’est appauvrir la richesse intellectuelle québécoise.»

Sa collègue de l’école Baril, Michèle Henrichon, était plutôt en colère. Elle a constaté que les élèves en difficulté vivent de l’anxiété et sont démotivés en raison du manque de services spécialisés. «Les élèves dont ne répond pas aux besoins, ce sont des élèves qui décrochent déjà», a dit Mme Henrichon.

Pour le ministre de l’Éducation, François Blais, cette journée de grève aura très peu d’impacts sur les discussions. «Je ne vois pas en quoi ça peut nuire ni aider à la négociation», a-t-il déclaré à Radio-Canada. Il a ajouté que les élèves et les parents sont «les grands perdants» de ces moyens de pression.

«Les élèves qui fréquentent l’école publique souffrent depuis dix ans parce qu’on impose des compressions aux écoles publiques qui totalisent plus d’un milliard de dollars», a répliqué Sylvain Mallette.

Le ministre Blais a par ailleurs indiqué que le gouvernement n’est pas en mesure de répondre aux demandes salariales des enseignants, soit des hausses de 13,5% sur trois ans. «C’est impossible pour les contribuables de payer cela», a-t-il dit.

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