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Moratoire de cinq ans sur les forages dans l’Arctique

Les gouvernements du Canada et des États-Unis ont annoncé mardi un moratoire sur le forage pétrolier dans l’océan Arctique qui s’étendra jusqu’à au moins l’année 2022 .

Le moratoire est à perpétuité, mais doit être révisé tous les cinq ans, la première tranche étant de 2017 à 2022. «Le Canada désignera toutes les eaux arctiques canadiennes comme étant interdites d’accès, indéfiniment, aux futures concessions pétrolières et gazières extracôtières, disposition qui sera réévaluée tous les cinq ans au moyen d’une évaluation scientifique du cycle de vie liée au climat et à la vie marine», a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

L’administration Obama, de son côté, interdit les nouvelles explorations dans une large partie des mers des Tchouktches et de Beaufort, ainsi que dans certaines de ses eaux territoriales de l’Atlantique.

Les gouvernements ont souligné la fragilité de l’écosystème de l’Arctique, ainsi que sa vulnérabilité en cas de déversement pétrolier. «Le président Barack Obama et le premier ministre Justin Trudeau sont fiers de lancer des actions qui assurent une économie et un écosystème de l’Arctique qui seront forts, durables et viables, avec sur une gestion des ressources marines basée sur la science, dénuée de tous les risques reliés à l’exploitation de gaz et de pétrole en mer, ont fait savoir les deux administrations dans un communiqué conjoint.  Ces mesures ouvrent la voie à des partenariats plus étroits avec les nations de l’Arctique, notamment par l’entremise du Conseil de l’Arctique

Un mois avant l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, M. Obama a invoqué une clause d’une loi de 1953, le Outer Continental Shelf Lands Act, qui permet au président d’empêcher l’exploration pétrolière dans certaines parties des eaux fédérales. Cette loi a déjà été utilisée auparavant pour protéger des récifs coralliens.

M. Trump, qui a nommé un climatosceptique à la tête de l’Agence fédérale de l’environnement, pourrait toujours tenter de révoquer le moratoire imposé aujourd’hui. Toutefois, la Maison-Blanche a fait savoir que cela n’avait jamais été tenté et qu’aucune clause n’était prévue pour renverser le décret présidentiel.

Par ailleurs, le gouvernement américain s’est engagé «à renforcer les fermetures de pêches commerciales déjà en cours dans la mer de Beaufort et la mer des Tchouktches». Le Canada, pour sa part, s’engage à «créer des pêches abondantes dans l’Arctique – dans le respect de la science – qui profitent d’abord aux communautés du Nord» et aux communautés autochtones.

Le groupe écologiste Greenpeace Canada a salué l’imposition du moratoire. «L’annonce d’aujourd’hui est une avancée majeure pour l’Arctique, ses habitants et la planète, a fait savoir le responsable de la campagne Climat-Énergie de l’organisme, Patrick Bonin. La science est claire: si le Canada souhaite respecter ses engagements climatiques et maintenir le réchauffement planétaire en deçà de 2 degrés, et le plus près possible de 1,5 degrés, le pétrole extrême, comme celui de l’Arctique, doit rester dans le sol.»

Toutefois, Greenpeace Canada déplore que plusieurs permis déjà octroyés par le Canada ne soient pas visés par le moratoire. «[L’annonce] pourrait aller plus loin en garantissant une protection permanente et complète de l’Arctique», juge le groupe.

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