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10 % des Québécois empochent 27 % des revenus

Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Au Québec, le groupe sélect des 10 pour cent dont le revenu est le plus élevé empochent à eux seuls plus du quart du total des revenus de la population de la province, révèle une nouvelle analyse de l’Institut de la statistique du Québec.

Pour faire partie de ce groupe de gens aisés, il faut empocher au minimum 61 200 $ après impôts, selon les données les plus récentes datant de 2014.

Les Québécois qui en font partie gagnent en moyenne 85 700 $, après impôts. Ils empochent plus précisément 27 pour cent du total des revenus au Québec.

L’Institut a publié ces chiffres mardi dans son plus récent bulletin de données sociodémographiques, portant sur la population québécoise âgée de 16 ans et plus.

Pour expliquer son intérêt à réaliser cette étude, l’Institut note que beaucoup d’attention a été portée ces dernières années au «1 pour cent le plus riche».

«Mais force est de reconnaître que cette attention s’est portée sur une minorité relativement faible de personnes. Le décile supérieur, formé des 10 pour cent les plus riches, correspond à une définition moins élitiste certes, mais non moins représentative d’une position avantageuse», est-il écrit dans le document.

L’étude tient compte des revenus et non pas d’actifs ou de biens comme des yachts, des bijoux et des maisons de luxe.

Ces revenus comprennent l’argent des salaires, des placements et des pensions privées, comme les RÉER. Mais en 2014, ils provenaient majoritairement — à 84 pour cent — des salaires.

Et qui fait partie du groupe des 10 pour cent dont le revenu est le plus élevé? D’abord, ils sont nombreux à être dans le groupe d’âge des 45 à 64 ans. On y trouve aussi beaucoup de diplômés universitaires.

Ils sont aussi en majorité des hommes — 68 pour cent du groupe. Mais entre 1976 et 2014, la représentation des femmes dans ce groupe a plus que triplé, passant de 10 pour cent à 32 pour cent, note l’Institut.

Stéphane Crespo, analyste à l’Institut et auteur de l’étude, constate qu’il s’agit d’une progression assez stable.

«Il faut mentionner que, historiquement, de plus en plus de femmes ont obtenu un revenu étant donné leur participation au marché du travail. Le deuxième volet de cette évolution-là, c’est que les écarts de revenus se sont atténués quelque peu entre les hommes et les femmes», a-t-il expliqué en entrevue.

Les immigrants sont aussi moins présents dans ce club sélect, tout comme ceux qui travaillent dans le domaine des arts et de la culture.

Par ailleurs, si on regarde les plus riches au pays en termes de revenus, le Québec est sous-représenté, note l’Institut.

Bien qu’en 2014 le Québec comptait pour 23 pour cent de la population canadienne, seulement 13 pour cent des plus riches du pays y résidaient. En 1976, 21 pour cent de ces plus riches étaient Québécois.

«On constate une sous-représentation des résidants du Québec dans ce décile (celui du 10 pour cent des plus riches), laquelle s’est même accrue avec le temps», est-il écrit dans le document.

«Ça ne s’est pas amélioré en 40 ans», renchérit M. Crespo.

Ceux qui gagnent des revenus élevés étaient plus nombreux en Ontario et dans l’Ouest canadien.

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