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Manchester : les enfants doivent être rassurés

Police escort members of the public from Manchester from Manchester Arena on May 23, 2017 in Manchester, England. There have been reports of explosions and casualties at Manchester Arena where Ariana Grande had performed this evening. Greater Manchester Police have warned people to stay away from the area. Photo: Christopher Furlong/Getty Images
Sheryl Ubelacker, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Les reportages sur l’attentat meurtrier survenu après un concert d’Ariana Grande à Manchester au Royaume-Uni ont peut-être insécurisé des enfants et des adolescents, particulièrement à l’idée d’assister à des événements culturels similaires à l’avenir, mais les parents peuvent agir dès maintenant pour minimiser leurs craintes.

Éprouver de l’anxiété et des craintes à la suite d’un tel événement traumatisant est normal, et même sain, selon Phil Ritchie, psychologue au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario.

Le fait que cet attentat se soit déroulé dans un concert où il y avait beaucoup d’enfants ou d’adolescents pourrait s’avérer bouleversant, même pour les enfants canadiens qui voient cela à distance.

Katy Kamkar, psychologue clinicienne au Centre de toxicomanie et de santé mentale, explique que les enfants pourraient éprouver de l’anxiété, mais aussi un sentiment d’impuissance, en plus de craindre pour leur sécurité.

Cela pourrait se manifester par des idées noires, mais aussi par des cauchemars ou des changements dans leur comportement.

Mme Kamkar souligne que les enfants pourraient s’isoler, avoir de la difficulté à se concentrer ou tout simplement éclater en sanglots — des réactions tout à fait normales, selon elle.

«Mais c’est important d’avoir l’appui dont nous avons besoin pour normaliser les symptômes et la crainte. Si tout va bien, graduellement, ce sera plus facile et ça ira mieux», a-t-elle déclaré.

Les enfants et adolescents auront particulièrement besoin de leurs parents et de leur famille pour parler de leurs craintes et ainsi, se sentir plus en sécurité.

«Parfois, les enfants veulent savoir ce qui est arrivé. Ils essaient de donner un sens à cela. Ouvrir un dialogue, avoir cette ouverture aide vraiment à renforcer ce lien. Cela aide à réduire les craintes», a-t-elle soutenu.

Phil Ritchie abonde dans le même sens: les parents doivent passer plus de temps avec leurs enfants, surtout si ces derniers démontrent des signes d’anxiété relativement à l’événement, éprouvent des problèmes de sommeil ou d’appétit, s’isolent ou changent leurs habitudes.

«Je crois que cela s’aggravera si les parents ressentent le besoin d’éviter d’en discuter ou s’ils réagissent impulsivement en disant: « Bien, c’est fini, tu ne vas plus jamais à un concert de ta vie »», a-t-il indiqué.

«Je crois que nous avons besoin d’être plus mesurés dans notre réponse. Nous voulons parler des faits plutôt que d’avoir une réaction furieuse ou impulsive.»

S’en tenir aux faits peut vouloir dire de regarder les mesures de sécurité qui seront mises en place au Canada et dans le monde pour éviter «un autre Manchester» et que les gens se sentent en sécurité, a fait remarquer M. Ritchie.

«S’il y a un concert à Ottawa ou à Toronto, quelles sont les mesures qui seront en place? Parce que les gens parleront de cela, et verront s’il y a des choses additionnelles que vous pouvez faire en tant que parent pour rassurer les enfants et les faire sentir en sécurité», a-t-il affirmé.

Si les enfants éprouvent encore de l’anxiété, ont des problèmes constants de sommeil, ou s’isolent de plus en plus, l’avis d’un professionnel devrait être sollicité, selon Mme Kamkar.

«Évidemment, si les symptômes augmentent au point qu’ils influencent leur fonctionnement — leur routine quotidienne, leur fonctionnement à l’école ou leur fonctionnement social — alors c’est vraiment important de demander de l’aide.»

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