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Aquarium de Vancouver: protéger et éduquer d’un océan à l’autre

Photo: Mario Beauregard

Avec ses milliers de kilomètres de littoral donnant sur trois océans, le Canada est le plus grand pays maritime du globe. Pourtant, le monde marin demeure inconnu pour la majorité de ses citoyens.

C’est pour faire connaître cet univers et les dangers qui le menacent que l’Aquarium de Vancouver, dans le cadre du 150e anniversaire du pays, a entamé une tournée pancanadienne de sensibilisation au sort des océans.

Crabes, anémones et con­combres de mer, accompagnés de quelques humains, sillonnent le pays depuis quelques mois à bord de l’AquaVan, une caravane spécialement aménagée pour accueillir les petits animaux marins.

Métro a profité d’un arrêt de la tournée à Montréal pour s’enquérir de la santé de nos océans auprès de Noémie Matar-Miclot, éducatrice à l’Aquarium de Vancouver.

Comment se portent les écosystèmes marins canadiens?
Les côtes canadiennes sont immenses, alors la situation varie énormément d’un endroit à un autre. Le contexte est évidemment bien différent si on se trouve à proximité d’une industrie ou dans une zone protégée. Les courants ont aussi des effets importants. Sur la côte près de Vancouver, on trouve encore des débris du tsunami qui a frappé le Japon [en 2011].

Les océans, en tant qu’écosystèmes, sont-ils des milieux résiliants ou au contraire ultrasensibles à l’activité humaine?
Ultrasensibles. Mais pour avoir un effet sur une masse d’eau aussi importante, ça prend du temps. Par exemple, l’acidification des océans, qui est causée par la dissolution du gaz carbonique dans l’eau, est un long processus qui finit cependant par avoir des conséquences sur tous les animaux qui ont une carapace ou une coquille.

Les menaces contre les milieux marins sont multiples: surpêche, réchauffement des eaux,  multiplication des déchets… Par où commencer?
Nous avons décidé de cibler la pollution par le plastique parce que c’est à la portée des enfants d’aujourd’hui. C’est un phénomène qu’ils peuvent observer et sur lequel ils peuvent agir directement. Mais Ocean Wise [l’organisme dont dépend l’Aquarium de Vancouver] veut montrer que la solution n’est pas seulement de ramasser des déchets, mais aussi de mieux choisir ses aliments qui viennent de la mer, d’éviter certains produits qui ont des conséquences nocives sur l’environnement, etc. Bref, on parle d’une approche globale qui permet de faire le moins de mal possible aux océans.

Question naïve: pourquoi protéger les océans?
Si on détruit les océans, on détruit la source d’oxygène de la planète. Le plancton produit plus d’oxygène que les arbres. S’il est dans un milieu trop toxique, le plancton meurt. Donc, on perd une partie de ce qui produit notre oxygène, sans parler des animaux qui se trouvent dans notre chaîne alimentaire.

Les Canadiens sont-ils sensibles à cette question?
Ça dépend des endroits. Certaines personnes n’ont jamais entendu parler de cette problématique, alors que sur la côte de la Colombie-Britannique, par exemple, les gens sont très au courant. La proximité avec des plans d’eau a évidemment de l’importance. Si on peut constater directement les dommages de l’activité humaine, on prend conscience plus rapidement du problème.

L’AquaVan s’arrêtera mardi au parc du canal de Lachine, où se déroulera également une activité de nettoyage des berges. Le groupe répétera l’exercice à la Biosphère, mercredi.

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