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Les citoyens s’opposent au projet de cimetière musulman à Saint-Apollinaire

Le projet de cimetière musulman à Saint-Apollinaire, près de Lévis, a été rejeté dimanche par les électeurs consultés par référendum.

Dix-neuf des électeurs ont voté pour le «non», seulement trois de plus que ceux qui approuvaient le projet. Un autre bulletin a été rejeté.

Quarante-neuf personnes de Saint-Apollinaire étaient appelées à se prononcer pour permettre ou non la création du cimetière dans cette ville de 6000 habitants, à 35 kilomètres au sud-ouest de Québec. Il s’agit de résidants et de «personnes morales» vivant à proximité de l’endroit suggéré.

Ce référendum survient six mois après l’attentat contre une mosquée de Québec au cours duquel six musulmans avaient été tués.

Les résultats ont été annoncés 15 minutes après la fermeture du bureau de vote.

Le maire de Saint-Apollinaire, Bernard Ouellet, a reconnu sa déception après l’annonce des résultats. «Je suis déçu. On ne savait pas quel serait le résultat, a-t-il déclaré. J’espérais honnêtement que cela passe.»

M. Ouellet a déploré que ceux qui se sont opposés au projet se soient laissé guider par la peur et la mauvaise information. «Ils n’en ont pas assez parlé. Ils ne sont pas au courant. Ils ne connaissent pas ces gens (les musulmans).» Il a réitéré ce qu’il avait déjà dit récemment : les électeurs n’ont pas rejeté un cimetière, ils ont rejeté un cimetière musulman.

Le maire ignore ce que réserve l’avenir pour le moment. «Je n’ai pas de prochaine étape en vue. On va faire un résumé au cours de la semaine prochaine avec les gens de la mosquée», a-t-il dit.

La semaine dernière, le principal défendeur du projet, Mohamed Kesri, avait exprimé le souhait que l’administration municipale ne tienne pas compte des résultats si ceux-ci étaient négatifs. «On ne peut pas céder pour une poignée. Ils ont le pouvoir de ne pas aller en référendum, donc si cela on peut le faire appliquer, pourquoi ne pas le faire?» avait-il déclaré à La Presse canadienne.

Dimanche, il retenait son indignation avec peine. «Je suis un peu déçu, c’est normal. Comment voulez-vous que 19 [personnes] viennent arrêter un projet pour plusieurs milliers de personnes. Ce n’est pas une consultation pour dire si on va ramasser les ordures le matin ou l’après-midi, quand même. C’est une demande importante. On ne peut pas se baser sur un refus de 19. C’est insensé. C’est incroyable.»

Bernard Ouellet s’est consolé en se disant qu’au moins le référendum était un point de départ pour parler des musulmans au Québec et de mieux s’informer de leur mode de vie.

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