Soutenez

Bloc québécois: la démission de Martine Ouellet réclamée

Photo: Mario Beauregard / Métro
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Martine Ouellet ne peut s’accrocher au pouvoir après avoir perdu la majorité de son caucus, estime un groupe d’ex-députés, reprochant au passage à la chef contestée son approche «incantatoire» de la promotion de l’indépendance.

L’ancien chef de la formation, Gilles Duceppe, et une multitude d’ex-élus bloquistes sont sans appel dans la cinglante lettre ouverte qu’ils signent dans Le Devoir: la leader n’a plus la légitimité comme chef des députés indépendantistes à Ottawa.

«Par son côté clivant, Martine Ouellet affaiblit la voix du Québec à Ottawa au moment même où il a besoin d’une voix forte. Elle divise les souverainistes au moment où ils ont besoin de s’unir. Elle doit partir», tranche le groupe d’ex-députés indépendantistes.

Ils disent comprendre «tout à fait» les sept députés qui ont claqué la porte un peu plus tôt cette semaine, car «l’intransigeance» de Martine Ouellet «n’a fait qu’exacerber» les «conflits internes au Bloc», se désolent-ils.

Au passage, les signataires de la lettre démolissent la façon dont la frange Ouellet dit vouloir faire la promotion de l’indépendance du Québec. Celle-ci, écrivent-ils, relève de l’«incantation» plutôt que de la nécessaire «démonstration» de la nécessité de défendre les intérêts québécois.

«L’incantation, qui consiste à répéter le mot « indépendance » le plus souvent possible, plaît à plusieurs militants. En parlant ainsi aux convaincus, on peut gagner des investitures locales ou des courses à la chefferie. Mais cela s’arrête là», exposent-ils.

La «démonstration», stratégie qui était préconis.ée sous les anciens chefs et qui «demande d’y aller dossier par dossier, de cerner clairement les intérêts du Québec», est «encore celle qui est la plus prometteuse» pour réaliser l’indépendance du Québec, tranchent les anciens élus.

Outre le nom de Gilles Duceppe, la liste des signataires de la lettre parue vendredi dans Le Devoir comprend ceux de Pierre Paquette, Vivian Barbot, Claude Bachand, Christiane Gagnon, Bernard Bigras, Jean Dorion, Marc Lemay et plusieurs autres.

L’une des députées démissionnaires, Monique Pauzé, a affirmé vendredi matin en mêlée de presse que les propos contenus dans cette lettre l’avaient «confortée» dans sa décision, et que même si cette décision n’avait pas été facile à prendre, elle se sentait «sereine».

L’élue bloquiste a dit espérer que la lettre contribuerait à la réflexion de Martine Ouellet.

La démission de Martine Ouellet a également été réclamée par le conseil exécutif de la circonscription de Berthier—Maskinongé. Une résolution en ce sens a été adoptée mercredi dernier, le jour où les sept députés bloquistes ont largué leur chef.

«Le maintien en place de Mme Ouellet (…) ne pourra que nuire à la cause de l’indépendance, lit-on dans un communiqué publié vendredi. La personne qui occupe le poste de chef doit faire preuve de vision et apporter sa propre couleur, mais doit aussi exercer un leadership rassembleur.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.