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Une «March for Our Lives» montréalaise

Craig F. Walker / The Associated Press Photo: Craig F. Walker / The Associated Press
Roxanne Ocampo - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Quelques centaines de personnes ont marché samedi à Montréal pour démontrer leur solidarité envers le mouvement américain pour le contrôle des armes à feu, mais aussi pour réclamer des lois plus fermes de ce côté-ci de la frontière.

Les organisateurs de la «March for Our Lives» (Marche pour nos vies) montréalaise veulent se faire l’écho de la jeunesse américaine mobilisée par la fusillade du 14 février, dans une école secondaire de Parkland, en Floride.

Mais ils saisissent aussi l’occasion pour demander à Ottawa d’interdire les armes d’assaut comme le fusil AR-15, qui a enlevé 17 vies à l’école Marjory Stoneman Douglas.

Les protestataires se sont réunis au Square Cabot pour ensuite marcher jusqu’au consulat des États-Unis à Montréal, brandissant des pancartes où l’on pouvait lire «Des livres, pas des balles» et «La peur n’a aucune place dans les écoles».

Un petit groupe d’élèves de l’école secondaire Saint-Luc a tenu à se déplacer pour l’événement.

Parmi eux, Rameen Muzaffar dit que le fait qu’elle se sente elle-même en sécurité sur les bancs d’école ne devrait pas lui servir de prétexte à l’inaction.

«Ça ne veut pas dire que ça ne nous affecte pas, qu’on ne devrait rien faire et regarder ce qui se passe comme si c’était un spectacle», fait valoir l’élève âgée de 14 ans.

Des centaines de manifestations similaires se sont déployées à travers le monde samedi, dont une dizaine au Canada. Le rassemblement de Washington D.C. a attiré des centaines de milliers de protestataires, selon l’Associated Press.

Heidi Rathjen, porte-parole de Polysesouvient et survivante du massacre perpétré par Marc Lépine, trace un parallèle avec sa propre expérience.

«Nous, les étudiants de Poly, on a fait la même chose que ceux de Parkland, a-t-elle souligné. On salue leur courage et leur détermination.»

Elle a rappelé que son propre combat se poursuit, alors que les armes d’assaut demeureront légales au Canada malgré le projet de loi C-71 déposé mardi à la Chambre des communes.

«La plupart des tueurs de masse qu’on connaît — à Concordia, à Dawson, à Moncton, la soirée des élections, à la mosquée — étaient des propriétaires légaux d’armes restreintes. Ce n’est pas parce qu’elles sont restreintes qu’elles sont plus difficiles à obtenir. Elles devraient être prohibées», a-t-elle martelé, en entrevue avec La Presse canadienne.

Le président de l’Association des étudiants de Polytechnique, Yann Blanchard, a également répondu présent à l’appel à l’action de samedi.

«Ça fait partie de notre histoire et de notre culture de continuer à porter ce message. Le devoir de mémoire est extrêmement présent (à Polytechnique)», a-t-il relevé.

Même écho du côté de l’association étudiante du Collège Dawson.

«Chaque fois qu’une fusillade survient dans une école, ça nous touche de près, reconnaît son président, Anthony Williams. C’est comme si la cicatrice se rouvrait chaque fois.»

Le fait que le mouvement aux États-Unis soit mené par des jeunes revêt pour lui une signification particulière: «C’est tellement clé que nous (les étudiants) prenions position parce que nous avons essayé de laisser d’autres gens faire depuis tellement d’années. C’est notre tour.»

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