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Le Québec veut prendre sa place en Afrique

KINSHASA, République Démocratique Du Congo – À la veille du 14e Sommet de la Francophonie, qui s’ouvre samedi à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), le Québec a annoncé vendredi son intention d’occuper le terrain qu’Ottawa tend à déserter sur le continent africain.

«Le fait que le gouvernement fédéral tende à se replier crée un espace que nous pourrions occuper pour aider et accompagner [les pays africains] dans la mesure de nos moyens», a déclaré la première ministre Pauline Marois aux journalistes réunis à Kinshasa.

Dans ce qui pourrait être un prélude à sa première rencontre officielle avec le premier ministre Stephen Harper samedi, Mme Marois a ainsi joint sa voix à celles des critiques, qui ont dénoncé dans le passé le peu d’implication du gouvernement Harper en Afrique et déploré les coupes dans les programmes d’aide au développement.

En 2009, les conservateurs ont réduit le nombre de pays africains bénéficiant de l’aide canadienne, le faisant passer de 14 à 7.

Passant de la parole aux gestes en RDC, Québec a annoncé des dons totalisant 375 000 $ à des organisations humanitaires qui oeuvrent dans ce pays d’Afrique centrale.

Pauline Marois a indiqué que 250 000 $ sur deux ans seront alloués à Oxfam-Québec pour venir en aide à des femmes violentées dans la région ravagée par la guerre du Nord-Kivu, dans l’est du pays, et pour un programme d’accès à l’eau potable dans certains quartiers de Kinshasa, la capitale. Développement et Paix obtiendra pour sa part 50 000 $ afin d’aider quelque 425 familles du Nord-Kivu qui vivent dans la pauvreté extrême, tandis que l’organisme Handicap International, qui veut renforcer l’offre et la qualité des soins aux enfants congolais handicapés par l’entremise des Cliniques universitaires de Kinshasa, a reçu 75 000 $.

«Face à tant d’épreuves, il faut croire qu’un monde meilleur et plus juste est possible, que la solidarité humaine est en mesure de faire reculer la souffrance et la pauvreté, ne fût-ce que d’un pas», a déclaré Mme Marois.

La première ministre du Québec s’est par ailleurs entretenue vendredi avec des représentants de la société civile et des partis de l’opposition congolaise. Elle a déjà indiqué qu’elle n’avait pas l’intention de rencontrer en privé le président Joseph Kabila en raison de son piètre bilan en matière de démocratie et de droits de la personne, et elle a d’ailleurs profité de l’occasion pour exposer son point de vue à ce sujet.

«Si l’aspiration à la liberté est universelle, sa transposition en système démocratique est un projet délibéré devant lequel se dressent beaucoup d’obstacles», a-t-elle affirmé.

«Les démocraties en émergence doivent être soutenues par les démocraties plus avancées. À elles, ensuite, de trouver leur chemin selon leur propre conception de leur avenir et leurs valeurs.»

En décembre dernier, Joseph Kabila a été reporté au pouvoir à l’occasion d’un scrutin entaché d’irrégularités, et qui a provoqué des épisodes de violence dans le pays.

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