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La privatisation de Postes Canada serait désavantageuse

Photo: Archives Métro

Privatiser Postes Canada serait désavantageux pour les citoyens, menant notamment à une diminution de la qualité des services, selon une note économique de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS).

«Quand un service public bat de l’aile, le premier réflexe qu’on entend de la part du gouvernement Harper est qu’il faut privatiser», a affirmé Yannick Scott, directeur régional au Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), qui a financé l’étude, intitulée «Faut-il privatiser Postes Canada ?». Diverses études sont venues appuyer cette option dans les dernières années.

Des chercheurs de l’IRIS se sont donc penchés sur les avantages et les désavantages d’une éventuelle privatisation de Postes Canada, en se fondant sur les résultats de privatisation similaires dans plusieurs pays d’Europe.

Malgré qu’ils aient relevé certains avantages, soit la réduction de la menace potentielle pour les finances publiques, la réduction des tarifs pour les grandes entreprises et l’accès à de nouveaux marchés pour les investisseurs, la plupart des pays étudiés ont vécu une baisse du nombre de bureaux de postes. La fréquence et la qualité des services auraient aussi été réduites. Par ailleurs, les prix des services sont restés à peu près les mêmes.

Autre point problématique, des disparités régionales verraient le jour en ce qui concerne le coût et l’accès aux services, en défaveur des régions éloignées, à moins que le gouvernement n’accorde des subventions aux entreprises privées qui opéreraient le service postal. Finalement, des pertes d’emplois importantes ou une diminution majeure des conditions de travail pour les employés des postes suivraient la privatisation.

La note met aussi de l’avant des solutions pour faire face aux problèmes financiers de la société d’État, notamment la mise en place d’un service bancaire postal et le développement du secteur du colis.

Youri Chassin, économiste à l’Institut économique de Montréal (IEDM), n’est pas du tout convaincu par les arguments de l’IRIS. «Leur analyse est très qualitative. Ils jugent par exemple que la fermeture de bureaux de poste est négative, mais peut-être qu’ils ne sont tout simplement plus nécessaires parce que les gens n’y vont plus assez fréquemment», a exprimé M. Chassin. Il croit aussi que la concurrence permettrait de donner plus de choix aux consommateurs et de leur offrir de meilleurs prix.

«Des emplois seront sans doute perdus à Postes Canada, mais pas nécessairement dans l’industrie du courrier au complet, puisque de nouveaux joueurs vont embaucher», a ajouté M. Chassin.

Benjamin Dachis, analyste de politique à l’Institut C.D. Howe, n’est pas convaincu par les solutions mises de l’avant par l’étude pour éviter la privatisation. Il croit notamment que la mise en place d’un service bancaire postal serait très risquée et ne permettrait pas de régler les problèmes fondamentaux auxquels fait face Postes Canada.

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