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Projet de loi sur le suicide assisté au Sénat

OTTAWA – Deux sénateurs aux couleurs politiques différentes se joignent pour déposer un projet de loi qui permettrait l’aide médicale au suicide.

La conservatrice Nancy Ruth et Larry Campbell, membre du groupe de sénateurs indépendants libéraux, reprennent ainsi la lutte du député conservateur Steven Fletcher.

M. Fletcher se bute, aux Communes, au refus de son parti de débattre de cette question. Le député quadraplégique s’est donc tourné vers l’autre chambre. Mme Ruth et M. Campbell y déposaient le projet de loi mardi après-midi.

Si le projet de loi était adopté au Sénat, il reviendrait alors aux Communes où se tiendrait enfin le débat que le député Fletcher réclame depuis quelques années. Les sénateurs croient possible d’en arriver là avant le printemps prochain.

«Nous ne nous battons pas sur des collines que nous ne pouvons pas conquérir», a lancé, sûr de lui, le sénateur Campbell.

«Les sénateurs sont assez près de la mort pour vouloir faire ceci», a dit, à la blague, Mme Ruth.

Les sénateurs et le député critiquent cependant très sérieusement les élus qui évitent ce débat alors que selon les sondages, les Canadiens sont prêts à parler d’aide au suicide.

Le gouvernement conservateur s’en remet à la Cour suprême du Canada dont un jugement sur le droit au suicide assisté est attendu dans la prochaine année. M. Fletcher et les deux sénateurs soulignent qu’au mieux le tribunal déclarera invalides les articles du Code criminel qui interdisent l’aide au suicide, mais n’écrira pas une loi pour les remplacer.

Ottawa a déjà signalé son malaise face à la loi québécoise des soins de fin de vie. Le gouvernement Harper attend le jugement de la Cour suprême avant de s’en prendre à cette loi, devant les tribunaux.

Selon le député Fletcher, si son projet de loi était adopté, cela protégerait la loi québécoise.

«Un recours devant les tribunaux est inévitable si le statu quo demeure. Le Code criminel a préséance sur les lois provinciales», de l’avis de M. Fletcher.

Il prône donc l’adoption de son projet de loi pour «éviter beaucoup de mélodrames inutiles et pénibles devant les tribunaux».

Et puis, il ajoute qu’en lançant le débat, le Sénat s’offre «une occasion (…) de briller».

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