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Réparer les vivants: Le deuxième souffle

Photo: Axia Films

Anne Dorval est prête à renaître dans le film Réparer les vivants, qui aborde la douloureuse question du don d’organes.

Alors qu’elle accompagnait Mommy à Cannes, Anne Dorval a fait la connaissance de la cinéaste Katell Quillévéré qui venait y présenter son très beau long métrage Suzanne. Un coup de foudre artistique instantané qui se ressent d’emblée en regardant Réparer les vivants.

Au sein de cette sensible adaptation du roman de Maylis de Kerangal qui est dotée d’un casting impeccable (Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner, Bouli Lanners, Monia Chokri…), l’actrice fétiche de Xavier Dolan incarne une mère qui a absolument besoin d’un nouveau cœur pour survivre.

«J’ai parlé à une dame qui venait de sortir de l’hôpital et je voyais cet espoir dans son œil, cette victoire d’avoir passé à travers ça, se rappelle la comédienne en entrevue. Ce sont des gens qui veulent vivre à tout prix, mais qui ont accepté de mourir d’une certaine façon. Quand tu es sur le point de te faire opérer, tu ne sais pas si tu vas te réveiller. Tu as beau avoir beaucoup d’espoir, tu as beau y croire, tu ne sais pas si c’est la dernière fois que tu vois tes enfants. Et même quand tu en sors vivant, la durée de vie d’un cœur greffé est de 15 ans maximum.»

«J’avais envie de rendre hommage à ces gens qui passent par tant de souffrances et qui sont obligés de se battre pour continuer à vivre, pour continuer à croire.» – Anne Dorval, dont le personnage dans Réparer les vivants attend un nouveau cœur

Pour ce personnage affligé dont le temps vient à manquer, le salut apparaît par l’entremise d’un adolescent qui vient de perdre la vie. «Est-ce que mon personnage mérite ce cœur?, se demande l’interprète. On peut s’imaginer que c’est un cœur qui pourrait aller dans le corps de quelqu’un de plus jeune qui a la vie devant lui. Alors pourquoi elle? Il n’y a pas de réponse. Mais je comprends pourquoi on puisse se sentir coupable. C’est tous ces questionnements, ces contradictions qui sont intéressants à jouer. Je trouvais ça très puissant comme image de voir mon personnage au début fumer une cigarette dans son état. Ça parle beaucoup, ça veut dire beaucoup.»

Regarder la lumière
Malgré son sujet tristounet où la Grande Faucheuse vient ravir un adolescent à l’âge de tous les possibles, Réparer les vivants est une œuvre empreinte de beauté et de poésie, rappelant que la mort est parfois nécessaire pour donner un second souffle à la vie.

«Je trouve que c’est un film lumineux, qui porte beaucoup d’espoir, confie Anne Dorval. Plus ça va, plus je trouve difficile de garder espoir dans notre vie. Ça va tellement mal partout, ça ne s’améliore pas. Mais c’est important d’avoir une image de l’être humain qui nous donne espoir. On est capable du meilleur et du pire et c’est une belle réflexion sur l’être humain.»

En salle dès vendredi

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