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Dolan, juste à la fin

Photo: Mario Beauregard/Métro

On a attendu toute la soirée le triomphe de Juste la fin du monde, mais c’est seulement à la fin que Xavier Dolan est reparti avec deux trophées Iris, ceux du Meilleur film et de la Meilleure réalisation, dimanche soir au Gala Québec cinéma.

Après le Grand Prix de Cannes, une rafle aux prix des Écrans canadiens et deux César, Juste la fin du monde a fait main basse sur les prix les plus prestigieux d’ici. «Le grand bonheur et le véritable luxe de cette industrie, c’est de pouvoir créer des liens forts et presque indestructibles avec des artistes. Merci à Anne Dorval de m’avoir fait découvrir cette pièce. Je t’aime, Anne. Voilà», a déclaré Xavier Dolan après avoir récolté le prix de la Meilleure réalisation, un des cinq Iris que son film a remportés, en comptant ceux du Gala Artisans, présenté jeudi.

Cette «première» fête du 7e art québécois, parce qu’il «n’y en a jamais eu avant», ont blagué les animatrices Édith Cochrane et Guylaine Tremblay, afin de mettre derrière elles la controverse Claude Jutra, s’est déroulée sous le signe de la diversité.

«Je voulais souligner la qualité, la diversité des films qui ont été nommés cette année. Des films de tous genres avec des gens de toutes origines, qui reflètent le Québec qu’on a construit, qui n’a pas qu’une couleur», a d’ailleurs noté Xavier Dolan, faisant notamment référence aux films mettant en vedette des Maghrébins (Montréal la blanche) et des Atikamekws (Avant les rues).

«On remercie le cinéma québécois d’être ouvert à l’ethnicité», a aussi insisté Mehdi Bousaidan, mais sur huit nominations, seul Rykko Bellemare a réussi à récolter le prix de Révélation de l’année pour Avant les rues, de Chloé Leriche, un film presque entièrement en langue atikamekw. Bachir Bensaddek, de son côté, et son Montréal la blanche sont repartis sans prix.

«Je ne m’attendais vraiment pas à ça. C’était une expérience malade, je pourrais dire.» Les quelques mots en français de Rykko Bellemare, acteur amateur révélé dans Avant les rues, qui a prononcé essentiellement en atikamekw son discours de remerciement pour le prix de la Révélation de l’année.

Diversité dans la couleur donc, mais aussi dans la distribution des «tibias de Terminator», comme Guylaine Tremblay a désigné le nouveau trophée, 9 films s’étant partagé les 12 prix remis dimanche.

Les mauvaises herbes, de Louis Bélanger et Alexis Martin, a été la seule autre œuvre à remporter deux trophées lors de la soirée, soit ceux du Meilleur scénario et du Meilleur second rôle masculin, le «dont ben l’fun premier Iris», décerné à Luc Picard. «Je voudrais remercier le contribuable québécois, c’est lui qui paye notre salaire en grande partie», a souligné le comédien.

Du côté des premiers rôles, c’est Gabriel Arcand (Le fils de Jean) et Mylène Mackay qui sont repartis avec les honneurs. «Insaisissable Nelly, merci d’avoir mis des mots sur un malaise partagé par tant de femmes», a lancé l’interprète de la célèbre écrivaine Nelly Arcand, qui complétait ainsi une récolte de quatre Iris pour le film d’Anne Émond, en comptant ceux remis au Gala Artisans.

À l’animation, Édith Cochrane et Guylaine Tremblay ont joué la carte humoristique. Elles n’ont pas hésité à se piquer entre elles, montrant «un très très très très court métrage, ou l’histoire d’une comédienne qui claire enfin son hypothèque» [lire une publicité de chaîne d’épicerie] sur lequel Guylaine Tremblay a travaillé avec «Denisss Villeneuve».

Elles ont aussi raillé tant leurs confrères que l’organisation de ce gala vérifié par «d’excitants comptables» qui font qu’on «s’arrache le linge sur le dos» et dont les prix «risquent de porter le même nom l’année prochaine, à moins d’une grosse controverse entourant le Jardin botanique».

La liste complète des gagnants ici

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