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École nationale de cirque: Deux spectacles de haute voltige

Photo: Josie Desmarais

Les finissants de l’École nationale de cirque s’apprêtent à prendre leur envol en offrant deux spectacles de haut niveau.

Les membres de la presse étaient invités hier à assister en primeur à des extraits de leurs créations, Barok XXI et sapience. Le mouvement était à l’honneur dans ces prestations volontairement dénudées, répétition oblige.

Dans Barok XXI, du metteur en piste Peter James, une jeune femme s’élève dans une toile orangée pendant qu’une troupe féminine porte un matelas sur les têtes. Soudainement, un cri se fait entendre, puis l’aventure prend un tout autre sens…

«C’est un mélange de plein d’époques, de musique et d’ambiance, explique un de ses interprètes, Guillaume Larouche. Quelque chose vient de se passer, mais on ne sait pas quoi. C’est au public de faire sa propre lecture.»

Le Longueuillois de 20 ans s’illustre principalement sur une planche coréenne. En compagnie de deux camarades, il s’élance dans le ciel et retombe, virevoltant sur l’air de la mythique pièce Le temps est bon, d’Isabelle Pierre. Le trio, qui semble sortir d’un film de Christophe Honoré, court et se heurte, passant parfois à un cheveu de la catastrophe.

«C’est technique, on s’entraîne depuis longtemps, on est habitué de faire ce qu’on fait, déclare celui qui partira bientôt en tournée avec le Cirque Éloize. C’est sûr que, parfois, il y a des petites craintes. Mais ça fait partie du jeu.»

«L’idée est de sortir 
le meilleur de 
chaque personne» – Anthony Venisse, responsable de
 la mise en piste du spectacle sapience.

Terrain de jeu
Puis, vient le tour de sapience de se dévoiler. La scène est envahie par une multitude d’individus qui déferlent à gauche et à droite. Des groupes se forment et se séparent, alors que des corps se hissent sur des poteaux, des murs ou des fils tendus.

«C’est comme si nous nous effondrions sur nous-mêmes pour rentrer à l’intérieur de l’entité humaine, expose son metteur en piste Anthony Venisse. On joue avec le corps – c’est la base même du cirque –, mais aussi avec tout ce qui est abstrait, l’imaginaire. Il y a une volonté de toucher et s’approcher de l’invisible, du sacré.»

Tout cela est possible grâce à une collaboration de tous les instants entre le metteur en piste et les étudiants, qui sont amenés à proposer et à essayer des choses. Un processus de création particulièrement fécond où l’ensemble prend son sens au fil des tableaux.

Cela permet notamment à Rae Failing, un ange du cerceau qui est plus confortable dans les airs que sur le sol, de se mettre au défi. «J’ai tellement appris sur moi, comment improviser et travailler en équipe», se réjouit-elle.

«C’est vraiment un projet qui est spécifique, conclut Anthony Venisse. L’intérêt et le défi, c’est d’aller chercher les forces de chacun, pour que chaque personne trouve sa place.»

Barok XXI et sapience, présentés en alternance à la TOHU, du 29 mai au 10 juin.

 

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