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Audrey Wells veut sauver la passerelle de Parc-Extension

Photo: Daphné Caron

Entre le moment où elle s’est installée dans Parc-Ex et aujourd’hui, elle s’est attachée à une structure insolite, une passerelle qu’on s’apprête à démolir.

Pourquoi t’es-tu intéressée à cette passerelle?
C’est un coup de cœur gratuit. Je la trouve absurde parce qu’elle ne mène nulle part. En me joignant à la société d’histoire de Parc-Extension pour discuter des lieux de culte du quartier, j’ai appris qu’on voulait la détruire et je me suis mise à m’intéresser à son histoire.

Ça a une histoire, ça?
Oui, elle a été construite en 1966 afin que les gens du quartier puissent passer par-dessus la voie ferrée pour se rendre au parc Jarry sans avoir à passer par Jean-Talon. C’était l’époque glorieuse du parc Jarry parce que les Expos jouaient là. Les gens s’installaient sur la passerelle pour voir les matchs.

Mais au niveau architectural, ce n’est quand même pas le pont de Québec, non?
C’est plus un produit d’ingénierie que d’architecture, en effet, mais elle est très représentative des années 60 par sa simplicité et elle est unique : aujourd’hui, on élimine les passerelles de ce genre parce que les escaliers, ça pose problème pour les vélos et les poussettes.

Pourquoi voudrais-tu qu’on la conserve?
Ma position est plus nuancée. Je comprends que la conserver comporte un coût, parce qu’en ce moment, elle est dangereuse, mais j’aimerais qu’on en garde un souvenir ou qu’on la transforme.

Y a-t-il eu des projets de transformation?
Oui, des urbanistes ont pensé en faire une sorte d’espace semi-public avec un café. Moi, je rêvais d’en faire quelque chose d’artistique, comme la peindre en rouge, et qu’elle devienne une sorte de sculpture. C’est quand même une structure monumentale! En ce moment, elle est jugée nuisible parce que le propriétaire du terrain voudrait développer. Ça, ça veut dire construire des condos. Moi, j’aimerais que les citoyens soient impliqués dans cette décision.

Les citoyens de Parc-Extension sont-ils attachés à cette passerelle?
Quand on leur en parle, oui. Nous avons organisé une petite fête récemment, et ils étaient contents. Mais c’est dur de garder des choses en mémoire dans un quartier où chaque communauté a sa propre histoire.

Et celle de la passerelle est terminée?
Oui. La Ville a délivré un permis de démolition, et les entrepreneurs ont 60 jours pour la détruire. S’il y a une guérilla artistique à organiser, c’est maintenant!

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