Entrevue avec le réalisateur d’Une dernière chance
De nombreuses personnes persécutées pour leur orientation sexuelle fuient leurs pays pour demander le statut de réfugié au Canada. Métro s’est entretenu avec le journaliste et cinéaste d’origine acadienne Paul-Émile d’Entremont, qui s’intéresse à cette réalité méconnue dans son documentaire Une dernière chance.
Plusieurs réalisateurs auraient abordé cette thématique en commençant par suivre leurs sujets au Canada, dans leurs luttes pour obtenir leur statut de réfugié. Votre travail s’est cependant fait en amont, et vous avez beaucoup voyagé (au Liban, en Jamaïque)…
Oui. J’avais le goût de faire quelque chose sur le droit des gais. Mais quelque chose de différent. De commencer à filmer dans le pays d’origine de la personne, de documenter sa persécution et de la suivre jusqu’ici.
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Le Canada a la réputation d’être un pays ouvert et tolérant envers ces réfugiés. Une récente réforme du gouvernement fédéral vient cependant resserrer les règles, ce qui pourrait défavoriser les demandeurs d’asile issus des minorités sexuelles…
Le Canada est toujours cité en exemple. Mais il faut faire très attention, parce qu’on est en train d’être menacé… Quand quelqu’un est accusé de meurtre, cela prend six mois en moyenne pour un procès. Les conséquences qu’il y a à envoyer un innocent en prison sont tellement graves qu’on veut être certain de prendre la bonne décision. Dans les cas des demandeurs d’asile, on leur accorde une ou deux heures seulement. Pourtant, les conséquences qu’il y a à prendre une mauvaise décision peuvent être encore plus graves.
Votre documentaire sera en ligne gratuitement sur le site de l’Office national du film les 7, 8 et 9 décembre. Il sera disponible en version téléchargeable payante dès le 10 décembre, qui est la Journée internationale des droits de l’Homme. C’est dommage qu’une sortie en salle ne soit pas à l’ordre du jour…
En tant que cinéaste, c’est sûr qu’on aime ça, le grand écran. Mais plus ça va et plus je suis convaincu que c’est la bonne chose à faire. Ce n’est pas nécessairement dans un festival que ça va rejoindre les gais qui, partout dans le monde, rêvent d’une vie meilleure.
Une dernière chance
Sur le web jusqu’à dimanche