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Lola et ses frères: une affaire de famille

On ne choisit pas sa famille, sauf au cinéma. C’est pourquoi le réalisateur et acteur français Jean-Paul Rouve a convié Ludivine Sagnier à faire partie de la distribution de son nouveau film, Lola et ses frères.

Dans le métier depuis l’âge de neuf ans, Ludivine Sagnier ne choisit pas ses rôles à la légère. Celle qui vient de tourner aux côtés de Catherine Deneuve dans le prochain opus d’Hirokazu Kore-eda confiait d’ailleurs lors des Rendez-vous du cinéma français, à Paris, avoir jeté son dévolu sur Lola et ses frères uniquement pour travailler avec Jean-Paul Rouve, José Garcia et Ramzy Bedia. Son personnage est d’ailleurs la frangine des deux premiers et l’amoureuse du troisième.

«On ne se ressemble pas du tout, mais on y croit, explique-t-elle doucement. Il y a cette sensibilité qui nous habite. On connaît José, Jean-Paul et Ramy pour leur humour, mais ce sont également des êtres fragiles, vulnérables.»

«On est tous construits pareil, évoque de son côté Jean-Paul Rouve lors d’un entretien téléphonique. On vient du même milieu social, on a les mêmes références. Je ne m’en suis pas rendu compte au début, mais nous sommes de la même famille.»

«Quand vous écrivez ou que vous tournez, vous pouvez sentir quand ce n’est pas la vie, quand c’est artificiel. C’est comme lorsque vous écoutez de la musique et que vous entendez des fausses notes. Je suis très sensible à ça. Je veux que tout soit crédible.»

Jean-Paul Rouve

Pour cette quatrième réalisation, Rouve a retrouvé à la scénarisation le romancier David Foenkinos, avec qui il avait travaillé sur son précédent long métrage, Les souvenirs. Un véritable «frère» pour cet enfant unique.

«Il n’y a pas de règles entre nous, affirme l’acteur et cinéaste. Quand on se voit, on écrit ensemble. Puis, chacun de son côté, on s’envoie des scènes, on corrige, on revient. Notre façon de travailler est en fait un joyeux bordel. Mais ça se passe bien. C’est en harmonie à chaque fois.»

Comme toujours chez ce duo de choc, les liens entre les générations et les problèmes de transmission représentent la racine de leurs maux. La légèreté cache des drames, grands et petits, qui finissent par affliger une avocate qui aimerait un jour être mère (Sagnier), un opticien (Rouve) parfois aveugle à ce qui l’entoure et un employé d’une entreprise de démolition (Garcia) qui devra apprendre à reconstruire.

Un regard tendre pour un film où l’habit, cette fois, fait le moine. «Quand on écrit, on cherche les métiers de nos personnages avant de trouver leur caractère, révèle son coscénariste. C’est en découvrant leur métier qu’inconsciemment, la psychologie du personnage se développe. Ça se fait comme ça, de manière insidieuse. Après, on y décèle des métaphores. Mais je peux vous assurer qu’on ne les voit pas en écrivant.»

«Quand vous écrivez, il y a forcément une part que vous ne contrôlez pas du tout, poursuit-il. Et des fois, vous trouvez dans le scénario des clés que vous n’y avez pas mises de manière consciente.»

À l’affiche dès aujourd’hui.

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