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Marius et Fanny: le temps des amours

Photo: Métropole films

La fameuse trilogie marseillaise de Marcel Pagnol renaît grâce à Daniel Auteuil qui propose, avec Marius et Fanny, deux œuvres ensoleillées qui agissent comme des baumes en cette période grise et froide de l’année.

Consacré grâce à son interprétation d’Ugolin dans les excellents Jean de Florette et Manon des Sources de Claude Berri, Daniel Auteuil a toujours eu Pagnol à cœur. Après avoir joué dans quelques-uns des meilleurs films français des dernières décennies (Caché, La reine Margot, Sade), le comédien s’est tourné vers la réalisation avec La fille du puisatier. Il arrive aujourd’hui avec Marius et Fanny, où il suit les amours malheureux de deux jeunes gens (incarnés par Raphaël Personnaz et la nouvelle venue Victoire Bélézy), se donnant au passage le rôle de César, père de Marius.

Métro est parvenu à joindre le chaleureux acteur-réalisateur pour discuter de cet ambitieux projet qu’il attendait de concrétiser depuis longtemps.

Pour vous, que représentent Marius et Fanny?
Ils représentent pour moi le couple d’amoureux que le destin n’a pas voulu aider. C’est un couple aussi fort que Roméo et Juliette. Ce sont deux jeunes gens que tout unit, mais que tout sépare. Je suis très touché par leur grande histoire d’amour ratée.

D’où provient, selon vous, ce désir de liberté de Marius, qui semble préférer la mer à son amour pour Fanny?
Quand j’étais jeune homme, j’habitais Avignon, qui est une ville du sud de la France. Je suis parti avec une envie forcenée et féroce de faire du théâtre. Il n’y a qu’un endroit où l’on pouvait faire du théâtre dans les années 1970 en France : c’était à Paris. Il fallait partir. Marius, c’est le bateau, moi, c’est le théâtre. Les rêves des jeunes gens sont toujours plus forts que tout ce qui peut nous entourer, que l’amour d’une femme, l’amour de parents. Ce besoin que l’on a de partir et de tout réinventer… C’est cette force-là, ce désir-là, qui m’a donné envie de raconter à nouveau cette histoire.

Vous avez peur d’entendre que ce texte de Pagnol appartient au passé?
Je viens du théâtre classique. J’ai joué Molière, Marivaux, et j’ai toujours pensé que les grands auteurs – et je considère Marcel Pagnol comme un grand auteur – pourraient être entendus de génération en génération. C’est du spectacle de patrimoine, ç’a une place, un but. J’ai abordé ce travail avec beaucoup d’humilité et de sincérité, de plaisir et d’excitation. C’est un plaisir d’acteur inégalé. Et ce n’est pas fait – Dieu merci! – pour remplacer les chefs-d’œuvre précédents. Non, c’est à côté. Les films originaux existent. Ils sont en noir et blanc, on n’entend pas tout, l’image n’est pas terrible… Je trouve que c’est aux acteurs de passer aux générations suivantes les textes. C’est donc mon travail.

D’où vient ce désir de mettre en scène?
Je pense que c’est un désir d’acteur enfoui, tabou, qui est là depuis toujours. C’est un truc auquel on croit ne pas avoir accès, avoir droit. Et un jour, les maîtres disparaissent les uns après les autres. Tout d’un coup, on s’aperçoit au fond que, après toutes ces années, on a peut-être envie aussi de dire aux autres quelque chose. Pour moi, c’est passé par Pagnol. Un jour, ça passera par des choses plus personnelles.

Et pour César, le dernier tome de la trilogie, il faut s’attendre à quoi?
Il faut attendre une espèce de miracle. (Rires) Pour faire tourner un moteur, il faut de l’essence. Et c’est la même chose pour un film. Pour l’instant, je n’ai pas l’impression que c’est impératif pour les gens qui décident. Mais l’histoire de César se passe 20 ans plus tard, alors on peut attendre un peu.

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Marius
En salle dès vendredi

Fanny
En salle dès le 20 décembre

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