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Cette semaine, on craque pour: Lykke Li, Apocalypse, Monsieur Ho…

Photo: Sandro Kopp

Cette semaine, on craque pour… Monsieur Ho, les vampires de Jim Jarmusch, J’aime les filles, le Kino Kabaret de L’Itinéraire, le nouveau Lykke Li, la venue de Breton à Montréal et Apocalypse – La 1ère Guerre mondiale.

1. Monsieur Ho
«Le jour entrait dans une nuit à court d’argument.» Sitôt le roman entamé, la plume poétique et emplie de sensibilité de Max Férandon nous charme. Dans Monsieur Ho, le protagoniste du même nom, un fonctionnaire chinois parmi tant d’autres, est mandaté pour recenser la Chine entière. Charmant, empathique et profondément bon, ce fils d’un paria de la Révolution culturelle nous transporte dans un pays obsédé par l’avenir. Monsieur Ho est un magnifique personnage. Philosophe sans le vouloir et fin observateur du quotidien, il nous sert de jolies formules: «Dans le métro comme dans la vie, il n’y a pas toujours de sièges pour tous» ou «La dame lisait le même livre depuis des mois sans tourner une seule page […]. À moins que ce ne fût le livre qui lise la dame en tournant les jours?» (Rachelle Mc Duff)

2. Les vampires de Jim Jarmusch
Oui, d’accord, on en a un peu marre des vampires. Mais franchement, ceux imaginés par Jim Jarmusch dans Only Lovers Left Alive – déjà, quel joli titre – présentement en salle, offrent une perspective rafraîchissante sur les buveurs de sang avec le couple romantique et charismatique formé de Tilda Swinton et de Tom Hiddleston. Un couple qui aurait pu être dépareillé et qui, pourtant, fonctionne à merveille. On adore l’ambiance éthérée dans laquelle ils évoluent, les petites pointes envoyées à l’industrie de la musique, et la trame sonore hypnotisante et parfaitement dans le ton. (Jessica Émond-Ferrat)

3. J’aime les filles
Pour ce livre paru aux éditions L’oie de Cravan, Obom (Diane Obomsawin) a regroupé plusieurs témoignages de femmes homosexuelles qui racontent leurs premiers émois amoureux. La bédéiste a ensuite traduit en dessins ces histoires, en représentant les personnages sous forme animale (un peu à la manière de Maus). C’est parfois un peu triste, parfois vraiment triste, parfois très joyeux, mais toujours, l’artiste réussit à recréer l’atmosphère des premiers émois amoureux, et même si toutes les histoires ne se terminent pas bien, il règne une certaine légèreté dans les petits récits de cette charmante bande dessinée. (Jessica Émond-Ferrat)

4. Le Kino Kabaret de L’Itinéraire
Belle initiative que celle de Kino et de L’Itinéraire, qui ont uni leurs forces et jumelé quatre réalisateurs (Simon Beaupré, David Dufresne-Denis, Jesse Malcolm Sweet et Émilie Baillargeon) à des camelots de L’Itinéraire, dans le but de réaliser une fiction ou un documentaire sur l’organisme. Les artistes ayant eu carte blanche pour la forme de leur œuvre, on est curieux de voir le résultat, qui promet d’être plutôt intéressant. Vous l’êtes aussi? Rendez-vous à la projection vendredi soir à 20h à la salle Fernand-Séguin de la Cinémathèque québécoise. L’entrée est gratuite et un cocktail suivra au Café-bar de la Cinémathèque pour que réalisateurs et autres artisans du projet puissent échanger avec le public. (Jessica Émond-Ferrat)

5. Le nouveau Lykke Li
S’il y a des disques qui nous font le même effet en toutes circonstances, l’appréciation du dernier album de la magnétique Suédoise Lykke Li risque fortement d’être influencée par l’état de votre petit cœur au moment de votre écoute. Ainsi, si vous faites jouer ça juste après avoir appris que l’amour de votre vie vous a fait un coup sale et que vous errez seul(e) dans la ville en sautant dans les flaques d’eau, l’envie de vous rouler en boule pourrait s’en trouver dramatiquement aggravée. Et on dit ça sans ironie aucune, vraiment. Car I Never Learn est la matérialisation de cette foutue expression maintes fois prouvée voulant qu’en amour, on n’apprend jamais et qu’on a beau foncer 78 fois dans un mur de brique, si le type ou la fille nous fait triper, on va foncer dedans une 79e fois, juste pour la forme, juste parce que… ben, c’est ça. Ça commence avec la pièce titre; ça finit avec I Sleep Alone. On pourra se consoler en se disant qu’à défaut de dormir dans un lit vide, on dormira maintenant en cuillère avec ce disque? Petite consolation. (Natalia Wysocka)

6. La venue de Breton à Montréal
Cette semaine, y’a un ami qui nous a dit: «Hey! Samedi, y’a Breton qui joue au Belmont!» Outre la chance de nous délecter d’une jolie allitération, cette affirmation nous a permis de réaliser qu’effectivement, Breton joue au Belmont, pis que pour les trois ou quatre personnes qui n’ont pas prévu regarder le match du Canadien, ce concert peut constituer une excellente option de sortie. Parce que les cinq Britanniques qui forment ce groupe sonnent un peu comme Foals. En fait, ils sonnent beaucoup comme Foals. Ce qui est une bonne chose, quand même. Ils font du rock, pis de la pop, avec une touche d’électro. La voix du chanteur, Roman Rappak, est un peu torturée, un peu triste, avec un peu de reverb dedans. Il y a aussi une guitare qui galope, des ambiances plutôt sombres jumelées à des passages dansants. Un bon choix de show, donc, si jamais vous faites partie des trois, quatre, voire six rebelles qui auront résisté à la fièvre du hockey. (Natalia Wysocka)

7. Apocalypse – La 1ère Guerre mondiale
«Furie», «Peur», «Enfer», «Rage», «Délivrance». La série documentaire Apocalypse revient avec cinq épisodes sur la Première Guerre mondiale. Le travail phénoménal rend plus accessible à tous la cruauté et la violence d’une guerre qui a démarré en 1914 et qui «s’est terminée le 8 mai 1945, si toutefois elle s’est jamais terminée…» rappellent les réalisateurs Daniel Costelle et Isabelle Clarke. La colorisation et la sonorisation minutieuses d’archives, si elles ne laissent pas transparaître «l’odeur de l’horreur», sont frappantes de réalisme. Cent ans après le déclenchement du conflit, Apocalypse est un formidable document d’émotion et de réflexion. Le lundi à 21 h à TV5 ou sur tv5.ca. Édition imprimée en librairie. (Baptiste Barbe)

On se désole pour…

Le besoin maladif d’inclure tout le monde dans la conversation
Envoyez-nous vos selfies! On va les présenter pendant le gala! Écrivez-nous sur Facebook! On va lire vos messages en ondes! Écrivez-nous sur Twitter! On va afficher vos messages à l’écran! Est-ce que, vraiment, tout ça est tout le temps nécessaire? Est-ce que @cacamou69 a une opinion à ce point profonde sur l’éducation qu’il faille absolument interrompre un débat intéressant pour nous la lire? Est-ce que @groscactuspicpic678 possède une information à ce point capitale sur la politique provinciale qu’il faille couper le quart de l’écran et du bulletin de nouvelles pour nous afficher ses 140 caractères songés? Est-ce que nous avons vraiment besoin de voir une photo des orteils de @chatonmignonbecbectropcute pendant un gala censé célébrer les mérites artistiques? Autant certains usagers manquent de filtre dans leurs commentaires, autant il serait intéressant, parfois, de filtrer les opinions semi-anonymes qui sont de plus en plus mises de l’avant. Même au risque de froisser @vachier666. (Natalia Wysocka)

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