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Dans le cocon d’Agnes Obel

La salle était moins intime que le Gesù, où Agnes Obel avait fait salle comble deux soirs de suite au dernier festival Montréal en lumière, lors de son tout premier passage dans la métropole. Mais la Danoise n’en a pas pour autant moins réussi à faire un cocon enveloppant de l’Olympia de Montréal, où elle offrait un concert mardi soir.

À son entrée sur scène un peu après 21h, après une première partie joliment assurée par la Torontoise Jennifer Castle, Agnes Obel évoquait, comme ça avait été le cas l’hiver dernier, une étoile polaire, magnifique mais inaccessible. Un rideau de cheveux dorés échappés de sa natte voilant son profil, on ne pouvait que voir ses doigts courir sur le clavier… Et c’était suffisant pour être subjugué avant même qu’un seul mot n’ait été prononcé.

Après un passage instrumental, la Berlinoise d’adoption a finalement pris la parole, d’un ton timide et narquois: «Bonsoir, je m’appelle Agnes. Je suis très heureuse d’être ici à Montréal. Je ne parle pas français», a-t-elle lancé avec un joli accent, avant d’ajouter dans son anglais impeccable, sourire aux lèvres : «mais je connais beaucoup d’expressions osées en québécois…»

Entre les «vieilles» chansons de son premier album paru en 2010, Philharmonics, les plus récentes d’Aventine, sorti en 2013, et de nouvelles pièces encore inédites, toutes nimbées d’une mélancolie toutefois lumineuse, Agnes Obel brasse les émotions. Son piano agile, sa voix qui évoque parfois la Tori Amos des beaux jours, ses textes sibyllins, les savants arrangements de cordes qui n’en font jamais trop (une violoncelliste et une violoniste – Mika Posen de Timber Timbre – l’accompagnent sur scène), tout ça est d’une beauté qui fascine et qui réussit même à tirer les larmes. Les ombres bleus et rouges qui baignaient la scène en laissant l’auteure-compositrice-interprète à moitié dans la pénombre donnaient d’ailleurs des airs de rêve à l’ensemble.

Agnes Obel en était donc à son deuxième passage à Montréal, et on ne peut que souhaiter que le proverbe «Jamais deux sans trois» soit vrai dans son cas. En attendant, elle sera au Palais Montcalm à Québec ce jeudi.

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