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Retour sur l’année 2012 avec Richard Bergeron

Photo: Denis Beaumont/Métro

L’année 2012 a été riche en rebondissements à l’hôtel de ville de Montréal. À quelques jours de la nouvelle année, Métro a demandé au chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, de faire un bilan de la dernière année.

Quel est l’événement marquant de 2012 selon vous ?
De loin, c’est la démission de Gérald Tremblay. Ça écrase tout le reste. Ça résulte de la Commission Charbonneau. Tout le monde s’entend pour dire que Gérald Tremblay est un homme dont on n’a jamais douté de l’intégrité personnelle. La population lui a donné une troisième chance en 2009. Son premier mandat a été gaspillé par les défusions. Son deuxième mandat s’est achevé sur les scandales de corruption et c’est ce qui a dominé la carrière de Tremblay.

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Quel sera l’héritage de Gérald Tremblay selon vous ?
Autant, sa personne m’était sympathique, autant son œuvre comme maire est à passer aux oubliettes le plus rapidement possible. Il n’y a pas d’héritage de Gérald Tremblay. Il y a quelques coups ici et là, mais ils sont quasi-accidentels. Il y aurait pu avoir Bixi, n’eut été de la dette de 37 M$. Son approche était de confier cela au privé et de faire des chèques. En faisant confiance à des champions du privé et en sortant les projets du giron de la Ville, on n’a pas su ce qui se passait jusqu’à ce qu’il soit trop tard, jusqu’à ce que le gouvernement doive consentir un prêt de 37 M$ pour absorber la dette accumulée de Bixi. Ça aurait pu être le meilleur coup de Gérald Tremblay, mais à cause de sa confiance aveugle dans l’économie privée, ça a tourné en quelque chose d’ambiguë.

Le Quartier des spectacles, ce n’est pas si mal. Le nouveau boulevard de Maisonneuve m’épate complètement surtout dans le secteur de l’Université Concordia. Il s’est fait des choses intéressantes. Montréal pouvait se taper onze années de Gérald Tremblay sans que le prix soit aussi sévère que si ça avait été ville sans ressource autonome.

Que pensez-vous de l’administration de coalition qu’a mis en place le maire Michael Applebaum ?
Celui qui a eu l’idée [de cette coalition], c’est un dénommé Richard Bergeron dans un débat en octobre 2009 devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. J’y ai annoncé que quoi qu’il arrive, que je sois minoritaire ou majoritaire au conseil, il y aurait une administration de coalition pour briser les lignes de parti. Après l’élection, Gérald Tremblay a repris l’idée. Ça a commencé du bon pied. J’ai siégé sur le comité exécutif avec une représentante de Vision Montréal. Ça a très bien fonctionné. Il n’y a pas eu de chicane en 2010. Un an après, j’ai quitté à cause du dossier de l’échangeur Turcot.

Actuellement, la coalition fonctionne très bien. La fin de la séance du conseil municipal de [lundi] a été très différente de la fin d’une séance du conseil d’il y a trois mois. La séance se termine tout le temps par les propositions de l’opposition. Quand le parti de Gérald Tremblay était majoritaire, il battait toutes les propositions et c’était rapidement terminé. [Lundi], on a négocié les amendements et les sous-amendements. C’était long, mais ça marchait. On a débattu et on a amélioré les propositions sur le plancher du conseil. On se sent tenu de ne pas s’opposer par principe, parce qu’on est membre du parti majoritaire et parce qu’il faut obéir au chef. Il n’y a plus personne qui contribue comme cela. Ça me rassure parce que si je prends le pouvoir l’année prochaine, c’est clair que je vais mettre en place une coalition.

Êtes-vous satisfait du travail de la Commission Charbonneau ?
Oui. Comme le grand public, j’ai constaté que vers la fin, les témoignages étaient moins percutants et plus répétitifs. J’ai été inquiet. Ça a tellement démarré sur les chapeaux de roues. On en a pour notre argent pendant les premières semaines alors on est devenu exigent.

Y a-t-il un dossier dont vous êtes particulièrement heureux de son aboutissement ?
À l’échelle du Plateau-Mont-Royal, c’est l’espace près du métro Laurier. Que c’est beau! En octobre prochain, on va dire aux gens d’aller voir cela et si vous aimez cela, votez pour Ferrandez. Si vous n’aimez pas ça, votez contre lui. On a la démonstration de notre façon de faire.

Dans l’ensemble de Montréal, on a fait un coup double en septembre et en octobre en présentant notre position sur la réforme de la gouvernance et l’entrée maritime. On est très fier de cela. Et maudit que j’ai hâte d’être en position de pouvoir pour donner suite à quelque chose d’aussi formidable. L’entrée maritime, ça représente deux ans de travail au sein de Projet Montréal.

Que souhaitez-vous à Montréal pour 2013 ?
Je souhaite que Montréal ait une bonne administration pour la période 2013-2017. C’est un mandat qui est très important puisqu’il conduit aux célébrations du 375e anniversaire de Montréal. Je souhaite aussi que la population m’élise avec une majorité au conseil pour qu’on puisse vraiment enclencher une variété d’interventions qui va nous redonner la fierté en 2017. Il faut notamment inaugurer les deux premières lignes de tramway à Montréal.

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