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Une marche pour dénoncer la transphobie

Photo: Josie Desmarais/Métro

Une manifestation pour dénoncer l’incendie qui a ciblé le Centre métropolitain de chirurgie, la seule clinique pour le changement de sexe au Canada, a rassemblé une quarantaine de personnes qui ont arpenté le paisible boulevard Gouin, de la rue Lajeunesse au parc de la Merci, à proximité du centre de santé

C’est Esteban Torres, lui même transgenre qui a lancé l’appel à cette marche sur les réseaux sociaux pour marquer la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

«L’événement m’a interpellé parce que je connais beaucoup de gens qui sont passés par cette clinique ou d’autres qui attendent d’y entrer», a-t-il souligné.

Sans vouloir qualifier l’incendie d’acte haineux, il assure que la communauté trans est sous le choc depuis cet événement. Le centre reçoit des patients de partout au Canada et même des États-Unis.

Le 2 mai, vers 20h45, un homme est entré au Centre métropolitain de chirurgie, situé sur le rue de Salaberry, armé d’une hache et d’une machette. Il transportait également un bidon d’essence selon ce qu’a rapporté un média. Il a mis le feu à un bloc opératoire et a pris la fuite.

L’incendie a été rapidement maîtrisé puisque les gicleurs se sont déclenchés, toutefois les dégâts considérables ont obligé la clinique à reporter les interventions chirurgicales pour une semaine avant de trouver un autre lieu où les pratiquer.

La police poursuit toujours son enquête et considère l’acte criminel comme un crime haineux.

Dans une lettre de la direction du centre lue aux manifestants, on apprend que les travaux pour remettre en état les lieux allaient durer jusqu’à l’automne.

Précarité
Cet événement a mis en lumière les menacent diverses qui pèsent sur la communauté LGBT.

«Cet incendie a montré la fragilité dans laquelle se trouve la communauté trans. Il a suffi d’un acte criminel pour qu’on perde un acquis précieux», a souligné Caroline Trottier-Gascon, porte-parole du Groupe d’action trans de l’Université de Montréal.

 

Une loi attendue
Cette manifestation est organisée au moment où le premier ministre Justin Trudeau a annoncé qu’une loi serait promulguée pour défendre les transsexuels.

Le texte a été déposé mardi à la chambre des communes lors de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Il légifère contre la discrimination fondée sur l’identité et l’expression de genre.

Pour Marie-Marcelle Godbout, fondatrice de l’association Aide aux trans du Québec (ATQ), cette initiative est une libération. «Il fut une époque où les transsexuels étaient considérés comme des fous et qu’on les soignait avec des électrochocs pour leur remettre les idées en place», rappelle-t-elle.

Caroline Trottier-Gascon considère l’action de M. Trudeau comme un geste élégant mais ne sait pas s’il répond aux priorités de la communauté. «Il n’est pas dit que cette loi assure le changement de nom au moment où on change de sexe», dit-elle.

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