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La solidarité en réponse au vandalisme dans Hochelaga-Maisonneuve

Photo: TC Media/Catherine Paquette

Malgré une vague de vandalisme encouragée par des tracts distribués dans le métro, les commerçants de la rue Sainte-Catherine Est et Ontario refusent de baisser les bras. Depuis vendredi, six jeunes entrepreneurs ont trouvé leur vitrine pleine de graffitis, de peinture ou brisée par des malfaiteurs.

Après la vitrine cassée du café Antidote, du traiteur Les Affamés et la peinture à pleine grandeur de la façade de la boutique Electrik Kidz vendredi, c’est au tour du Showroom, une boutique de meubles d’être la cible de vandales.

«Au début c’est certain qu’on l’a pris personnel, le mot  »Asshole » écrit dans notre vitrine. On l’a partagé sur les réseaux sociaux, mais on s’est dit qu’il valait mieux ne pas faire de publicité à ces gens-là. C’est sûr que c’est la suite de la semaine dernière», affirme Marc Gosselin, artiste du Showroom qui se charge des communications de la boutique.

Vendredi, des messages expliquant les méfaits chez les trois commerçants ont été déposés aux abords de la station de métro Préfontaine.

«C’est parce qu’on est en colère. Tannées de ces commerces où ce qui est vendu, au delà de la bouffe et du linge trop cher, c’est une vie bassée (sic) sur le travail qui nous isole, nous ennuie et nous asservit» pouvait-on y lire.

Ils s’en prennent à la mauvaise cible, selon Christian Simard, propriétaire du Electrik Kidz.

«On est des jeunes qui travaillent tellement fort pour le quartier. On n’est pas du tout un emblème de capitalisme, on travaille au verdissement, contre la prostitution. On s’entend que Sainte-Catherine manque d’amour, mais on travaille fort à la rendre plus belle», lance-t-il.

Après avoir nettoyé la peinture, il refuse de se laisser intimider par ces «malfaiteurs de bas-étages».

La vie continue
Pour leur part, des commerçants avoisinants, qui n’ont pas été vandalisés, ne sont pas inquiets.

«Il y a une dizaine d’années, il y a déjà eu des actes comme ceux-là quand des immigrants se sont mis à travailler. Mais depuis, il n’y a rien eu. Ce sont les gens nouveaux dans le quartier qui ont peur», commente le propriétaire du bistro Alexandrine, Arias José.

De son côté, David Lardinois, du centre sportif Soccer 5, prend le tout avec philosophie.

«Si ça m’arrive, je vais simplement appeler mes assurances. Je trouve ça dommage parce que ce qu’on fait, ce n’est pas de l’embourgeoisement. On fait seulement reprendre Sainte-Catherine. C’était très abandonné, mais c’est en train de changer tranquillement», constate-t-il.

Le quartier a fait preuve de solidarité après l’appel lancé par le directeur de la SDC, Jimmy Vigneux, qui demandait à la population de fréquenter quand même les commerces.

«Chez Electrik Kidz, ils n’ont jamais eu un vendredi aussi chargé. Une centaine de personnes ont proposé de faire du bénévolat. Au café Antidote, les clients restaient malgré les vitrines brisées, en signe de solidarité. C’est une des forces du quartier», souligne M. Vigneux.

Selon lui, l’esprit de communauté peut permettre d’accroître la sécurité sur les deux artères.

«On fait des démarches présentement avec l’arrondissement, les policiers et les organismes communautaires. Il pourrait y avoir plus de patrouilles, mais surtout on dit aux gens d’ouvrir l’oeil.»

Au Service de police de la Ville de Montréal, seulement deux événements ont fait l’objet de rapports officiels.

«Il n’y a pas de recrudescence de vandalisme comparativement aux statistiques de l’année dernière. Et les deux événements ne seraient pas liés pour l’instant», indique la relationniste, Caroline Chèvrefils.

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