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Les députés péquistes sont divisés sur le registre des armes à feu

SAGUENAY, Qc — Des députés péquistes brisent le silence et manifestent leur dissidence sur l’enjeu du futur registre québécois des armes à feu.

Le leader parlementaire Bernard Drainville a admis jeudi qu’il y avait des “discussions” au caucus des députés réunis à Saguenay pour préparer la rentrée parlementaire.

Plusieurs élus souhaitent un vote libre sur le projet de loi 64, qui vise à créer un registre québécois, après l’abandon du registre fédéral des armes d’épaule. “C’est un enjeu qui est délicat, il faut le reconnaître”, a dit M. Drainville dans un point de presse avant d’entrer à la séance du caucus. Il faut, selon lui, trouver un compromis ou un consensus, mais il a ajouté qu’il est prématuré d’évoquer un vote libre.

Les élus de la Gaspésie semblent particulièrement réticents, notamment le député de Gaspé, Gaétan Lelièvre. “Les gens sont inquiets sur le registre”, a fait savoir M. Lelièvre, dans un point de presse. Quand des journalistes lui ont demandé si des électeurs étaient même contre, il a répondu: “Absolument, beaucoup (sont contre).” Il est favorable à un vote libre sur cet enjeu.

Le porte-parole en Sécurité publique, Pascal Bérubé, avait même confié, la semaine dernière, qu’il avait demandé à être dessaisi du dossier des armes à feu pour mieux refléter l’opinion de ses électeurs. Curieusement, M. Bérubé, qui est député de Matane-Matapédia, n’a pas voulu répondre aux questions des journalistes, jeudi matin.

Un autre de ses collègues, Sylvain Roy, de Bonaventure, semblait tout aussi mal à l’aise. Il a reconnu qu’il y avait beaucoup de chasseurs dans sa circonscription, mais il a refusé de donner son opinion, tout en lâchant un “j’aime la chasse”, avant de s’engouffrer dans la salle du caucus.

Le député d’Abitibi-Ouest et doyen des élus péquistes, François Gendron, a reconnu qu’il y avait une fracture dans le groupe d’élus. “Il y a un débat de fond entre l’urbanité et la ruralité”, a-t-il affirmé dans un point de presse. ll se demande même s’il est nécessaire de mettre sur pied un registre en bonne et due forme s’il existe déjà des données colligées sur les permis d’armes de chasse par exemple. M. Gendron s’est fait l’écho des récriminations de ses électeurs qui s’estiment lésés par les éventuelles démarches d’inscription au registre. “Ils se sentent traités comme des criminels en attente. Il faut les écouter, écouter leurs arguments, et répondre honnêtement aux questions posées.”

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