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L’interdiction d’Airbnb réclamée

Des manifestants défilent avec une pancarte indiquant «Protégeons nos logements, interdissons Airbnb».
Manifestation contre Airbnb le 22 juin 2017. Photo: Josie Desmarais/Métro

Une trentaine de personnes ont manifesté jeudi soir sur le Plateau-Mont-Royal pour réclamer l’interdiction pure et simple des plateformes de type Airbnb qui, selon eux, sont toxiques pour le marché locatif.

«Il y en a partout, mais sur le Plateau c’est un fléau. On a calculé que 5% des logements étaient à un moment ou un autre sur la seule plateforme d’Airbnb, note Carole Boucher, la coordonnatrice du Comité logement du Plateau Mont-Royal qui a organisé la manifestation. Ça fait moins de logements pour les locataires et ça créer une pression à la hausse sur les loyers.» On estime à plus de 4400 le nombre de logements du Plateau disponibles sur Airbnb.

«Les gens acceptent même des loyers plus chers, car ils prévoient parfois louer sur Airbnb, mais s’ils ne peuvent plus un jour, le loyer sera aussi cher!» s’étonne-t-elle.

Les manifestants se sont arrêtés à trois résidences où des logements sont loués sur Airbnb à l’année, dont des lofts sis coin Clark et Marie-Anne. «C’est loué par Sonder, une compagnie qui a une cinquantaine de logements à louer sur le Plateau», a dénoncé Philippe Desmarais du Comité logement, tandis qu’une dizaine de touristes anglophones scrutaient justement la manifestation par les fenêtres d’un des logements. Ceux-ci coûtent un peu plus de 160$ la nuit.

«Ces gens veulent faire la fête et c’est normal parce que ce sont des touristes, mais ça crée des problèmes de voisinage», déplore Mme Boucher, qui dit que son comité reçoit beaucoup de plaintes contre Airbnb.

Des propriétaires vont jusqu’à évincer des locataires pour faire de l’hébergement touristique car cela est plus payant. C’est ce qu’a vécu Liliane Dufour, une dame de 78 ans qui a dû quitter son logement de la rue De la Roche il y a deux ans. «On vide des quartiers, ça devient seulement pour les personnes riches», dit-elle, même si elle n’est pas «complètement contre» Airbnb. Elle ne sait pas si son ancien logement est loué sur la plateforme «parce qu’ils se cachent», affirme-t-elle.

C’est le cas de plusieurs logements, qui sont loués illégalement, assurent les gens du comité.

Une loi sans mordant

Selon la coordonnatrice du Comité logement du Plateau Mont-Royal, la loi instaurée l’an dernier par Québec manque de mordant.

«Il n’y a pas assez d’inspecteurs, juge Carole Boucher. Ils doivent recueillir des preuves qu’il y a des touristes, mais travaillent de 9 à 5.»

Le député de Mercier, Amir Khadir, – qui ne souhaite pas l’interdiction de telles plateformes – a rappelé par voie de communiqué qu’il a déposé un projet de loi visant à limiter le nombre de jours où un logement peut-être placé sur Airbnb.

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