Hôtel-Dieu: une superclinique et un pôle santé

Un des plus vieux hôpitaux d’Amérique du Nord, l’Hôtel-Dieu, préservera sa vocation de santé, avec notamment une superclinique dans les locaux qu’il s’apprête à quitter.

Les bureaux de certaines directions du ministère de la Santé seront aussi déménagés dans le bâtiment patrimonial, ainsi que des organismes sous l’autorité du ministère. L’Université de Montréal y installera aussi son école de santé publique.

Rappelons que le gouvernement du Québec avait exprimé l’intention de liquider l’édifice, expliquant que les services seraient relocalisés au nouveau Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM). Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette a finalement annoncé par voie de communiqué, vendredi, que l’hôpital n’était plus considéré comme excédentaire et qu’il préserverait une vocation de santé. L’Université de Montréal y installera notamment son École de santé publique.

La superclinique, constituée d’un Groupe de médecine familiale réseau, priorisera les personnes sans médecin de famille, pour éviter qu’elles ne se retrouvent à l’urgence.

«Il y aura aussi plusieurs autres services qui seront offerts, comme des prélèvements sanguins, des radiographies, de l’imagerie médicale, des échographies, pour ne nommer qu’eux», précise Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux. Ces services seront couverts par la Régie d’assurance maladie du Québec (RAMQ).

Un projet en évolution
L’attachée du ministre Barrette, Joanne Beauvais, indique toutefois que le projet peut encore être modifié.

«Pour la superclinique, il faut que des médecins nous arrivent avec un projet de Groupe de médecine familiale (GMF), mais c’est notre volonté. Rien n’est définitif encorem mais nous voulons implanter des bureaux du ministère et une superclinique», explique Mme Beauvais.

Le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, accueille positivement la nouvelle.

«Il y a plusieurs bonnes nouvelles. Les bureaux du ministère créent un pôle d’emplois qui profitera aux commerçants du boulevard Saint-Laurent. Aussi, la communauté portugaise vieillissante a besoin de préserver un lieu de soins à proximité, ce que permettra la superclinique. On va toutefois demeurer vigilant, concernant le développement futur du site», indique le maire.

Et le logement social?
Mme Beauvais rapporte que l’édifice principal l’actuel centre hospitalier ne permet pas l’installation de logements sociaux. Des projets pourraient toutefois être aménagés dans les pavillons toujours en vente, J.-Alexandre-DeSève et Louis-Charles-Simard, à l’hôpital Notre-Dame, dans Ville-Marie.

«La Congrégation des sœurs hospitalières ont de l’intérêt pour l’un des édifices et y aménageraient possiblement du logement social», indique Mme Beauvais.

Selon la Coalition sauvons l’Hôtel-Dieu, de la place doit être faite sur le site de l’institution fondée par Jeanne-Mance, pour le logement abordable dans les bâtiments toujours excédentaires.

«On a besoin d’espace pour du logement abordable et les organismes communautaires. On espère que ce sera une possibilité. On se demande aussi où ira la chirurgie de jour, mais de façon générale, ce sont de bonnes nouvelles», affirme Lucia Kowaluk, de la Coalition sauvons l’Hôtel-Dieu.